Le test détaillé de la Suunto 9 Peak Pro, après 5 mois d'utilisation !

Présentation

Après une première présentation de la nouvelle Suunto 9 Peak Pro, revenons rapidement sur cette S9 Peak Pro. Elle garde le format compact et élégant de la Suunto S9 Peak, qui en fait une des montres multisport les plus compactes (10.6mm d’épaisseur) et légères (64g avec le bracelet standard, 10g de moins pour la version Titane). Elle est vendue 499€ en modèle standard (verre Sapphire) et 629€ avec la lunette en titane.

Elle conserve la même logique d’utilisation avec les trois boutons à droite et, malheureusement, le même écran de 1.2” qui commence un peu à dénoter à l’heure actuelle.

Les changements sont à l’intérieur, avec une nouvelle puce GPS permettant 40h d’autonomie en utilisant tous les systèmes satellitaires en simultané  (GPS, Galileo, Glonass) afin d'accroître la précision dans les zones délicates. C’est différent du fameux bi-bande des Garmin et Coros récentes, peut-être moins précis dans certains cas particuliers, mais cela a un impact très limité sur l’autonomie.

On pourra même atteindre 70h d’autonomie en conservant un échantillonnage à 1s grâce au mode Endurance. La puce GPS se met simplement "au repos" toutes les 1⁄2 s pour moins consommer, au prix d’une légère perte de précision dans certains cas. Autant dire que dans un environnement dégagé, ou dans des conditions où l’on a besoin d’avoir une telle autonomie, cette légère perte de précision ne porte pas à conséquence.

Au pire, la marque a reconduit la recharge rapide sur cette Suunto 9 Peak Pro : on peut regagner 10h d’autonomie avec 10 minutes de recharge, et les 100% seront atteints en 1h. Une option intéressante en ultra-trail sur une base de vie, ou si on se rend compte au moment de partir courir ou rouler que la batterie est limite : en la branchant le temps de se changer, on a de quoi voir venir.

Le processeur a reçu un gros coup de fouet, et la montre embarque un peu plus de mémoire, ce qui devrait lui assurer une longue période de mise à jour, quelque chose que Suunto a souvent poussé. La série des S9 (Peak, Baro Titanium…) a souvent été critiquée pour des lenteurs à l’utilisation, un manque de fluidité général. Suunto a donc pris le parti de muscler le processeur sur la S9Peak Pro afin de gommer ce défaut. La navigation, les changements d’écrans, d’affichage : tout est plus fluide, et plus agréable à utiliser.

Autre nouveauté, on remarque deux petits capteurs en haut à gauche sur la face arrière: ce sont des profondimètres, utilisés pour le nouveau mode de snorkeling. Précis jusqu’à 10m de profondeur, ils permettent d’afficher en temps réel la profondeur de plongée, et d’être utilisé pour le snorkeling : on pourra donc voir notre trace GPS à la surface de l’eau, et les spots de plongée, avec le temps passé sous l’eau et la profondeur atteinte. Les adeptes de l’exploration sous-marine seront aux anges, et pour l’avoir essayé cet été, ce mode est très bien fait et plutôt ludique. Suunto intègre un peu de son autre activité - les ordinateurs de plongée - dans sa montre multi-sport.

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La capteur optique est toujours fourni par LifeQ et a été un peu revu. Il permet toujours la mesure de la saturation en oxygène - on vous laisse juge de l'utilité de cette fonction.

Comme pour la S9 Peak, et maintenant l’ensemble de la gamme Suunto, la Peak Pro est entièrement conçue et assemblée en Finlande, à base d’énergie renouvelable. C’est dans l’air du temps, et Suunto communique dessus, à raison.

Sur tout son cycle de vie (de la fabrication, à l’approvisionnement en matières premières, jusqu’à son recyclage), une S9Peak Pro ne produit une empreinte carbone que de 7.5kg de CO2, soit l’équivalent d’un trajet de 44kms en voiture thermique (N.D.L.R : Selon l'ADEME, c'est comparable à la concurrence, une montre connectée c'est 10kg).

Ces 7.5kg sont ensuite compensés par Suunto qui participe au reboisement en Afrique du Sud au travers de l’association Tree-Nation. Certes tout cela ne change rien aux fonctionnalités de la montre, mais cela montre un certain état d’esprit derrière la démarche de Suunto.

La dernière surprise vient de l’interface, revue, pour devenir plus simple d’utilisation. Tous les éléments des menus ont été repris, modifiés, et ré-agencés pour certains. La surface d’affichage est mieux utilisée, et c’est encore plus parlant lors des activités : Suunto a abandonné sa police d’écriture certes élégante, mais très fine, et peu lisible sur un écran de cette taille, pour reprendre une interface proche de celle de la Suunto 7. Les caractères sont plus gros, plus lisibles. En pleine activité, le gain en confort par rapport à la S9 Peak est appréciable.

La Puissance au poignet

La marque se met au niveau des concurrents en proposant la puissance au poignet sur la Suunto 9 Peak Pro. La marque finlandaise arrive même à coiffer Garmin sur le poteau en proposant cette fonctionnalité avec la montre, alors que le géant américain ne l’a sortie qu’en version beta la semaine passée sur les F7.

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A l’instar des Coros Vertix 2 ou Polar Grit X Pro, La Suunto 9 Peak Pro pourra donc donner une valeur de puissance lors des entraînements, sans capteur externe. On pourra aussi, grâce à l’éditeur de séance intégré à la Suunto App, ou via les partenaires Training Peaks ou intervals.icu, programmer des séances complexes de course à pied avec une cible en puissance.

Les fonctions de suivi physiologiques

Rien de nouveau de ce côté là pour le moment, la S9 Peak Pro reprend ce qui existe déjà sur les autres modèles de la marque (cf la Suunto 5 Peak) suivi de la FC 24/24, suivi du sommeil, de la SPO2, et jauge de "Ressources" qui évolue dans la journée au fil des activités ou périodes de repos. On est loin de l'avalanche de data disponibles chez Garmin ou même Polar, mais l’expérience de Suunto dans le domaine est plus limitée, tout comme leurs capacités de développement. Cela garde au moins l’avantage de la lisibilité.

Leur présentation dans l'application mobile Suunto est toutefois pratique et claire, avec un historique accessible et un suivi sur le long terme de l’état de forme en fonction des entraînements.

L'application Suunto

Difficile aujourd'hui de tester une montre multisports sans évoquer l’inévitable appli mobile associée. La Suunto App n’a cessé d’évoluer ces dernières années, pour devenir selon nous une des plus agréables à utiliser, et complète.

La partie analyse des sorties est complète, elle permet d’afficher 3 métriques au choix en surimpression de la carte, et donne des infos sur toutes les valeurs enregistrées par la montre.

L’appli intègre aussi des outils de suivi de la charge d'entraînement et de l’état de forme, sous un format assez clair et compréhensible. En plus de nos propres sensations, cela permet d’avoir une vue synthétique sur la charge d'entraînement et d’éviter un gros coup de fatigue. On pourrait même se mettre à vouloir que l’appli nous notifie de ce risque, ou nous conseille sur un type d'entraînement à faire en fonction de notre état.

Ajout récent, la planification des séances de fractionné est enfin arrivée sur les Suunto, après des années de plaintes plus ou moins justifiées des utilisateurs.

On peut donc soit utiliser des séances rentrées sur les sites de partenaires - l’écosystème de Suunto est l’une des forces de la marque  -, comme Training Peaks, intervals.icu, Nolio, soit utiliser l’éditeur intégré à l’appli, simple et fonctionnel. C’est proche de ce que propose Garmin, et devrait répondre aux besoins de tous.

La partie cartographie et création d’itinéraires est ce qui différencie le plus la Suunto App des autres marques. Les tracés sont clairs et lisibles, on peut y afficher des cartes de chaleur par sport, construites avec les activités de tous les utilisateurs Suunto, ou bien nos propres heatmaps. On peut aussi afficher le type de revêtement (goudronné, chemin, terre, cailloux)  ce qui ravira les cyclistes à l'heure de l’essor du Gravel et des pratiques moins cloisonnées.

Enfin, les montagnards apprécieront le nouveau calque “risque d’avalanche” : cela met en évidence les zones montagneuses avec une pente importante, où le risque de coulée est élevé. Cela ne remplace pas une planification en bonne et due forme, mais ça aide.

Un AppStore made in Suunto

Suunto a profité de la sortie de la S9 Peak Pro pour réorganiser les "Guides" et les écrans "Suunto Plus" au sein d’un Store. On y retrouve pêle-mêle les écrans spécifiques déjà connus (Climb, Loop, sprint) ainsi que des nouveaux pour afficher des données propres à un capteur (capteur de température Core, Stryd, lunettes connectées Active Look…).

On pestera toujours un peu sur la limitation à un seul écran de ce type lors d’une activité, tout comme à l’impossibilité d’en associer un à un mode sportif. Cela permet néanmoins une intégration facile et rapide de ce genre de données : pas de mise à jour de firmware nécessaire, l'application est juste poussée sur le Store, puis dans la montre. C’est simple et efficace.

Le test !

Cela fait quelques mois que nous avons la chance de tester cette Suunto 9 Peak Pro. Habitués aux modèles précédents de la marque, le changement d’interface n’a pas été facile à appréhender. Néanmoins, après quelques séances, le confort gagné à la lecture grâce à la nouvelle police d’écriture efface les doutes du début et on apprécie cette refonte.

A l’utilisation, on sent aussi le gain en fluidité. Fini les changements d’écran hésitant, les boutons qui réagissent avec un temps de retard, c’est bien plus agréable.

L'autonomie annoncée est tenue, avec les classiques variations en fonction du nombre de capteurs reliés à la montre. Mais en configuration classique, avec une ceinture cardio, les 40h sont largement assurées.

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Nous l’avons aussi régulièrement utilisée en mode "Endurance", sans voir de différence notable sur la qualité de la trace GPS sur nos terrains habituels. Cela sera évidemment propre à chacun, mais ce mode nous semble vraiment intéressant et suffisamment précis pour assurer un suivi de qualité, avec une autonomie confortable pour une montre de ce gabarit.

La puissance en course à pied reste un domaine assez peu exploité et exploré, sans réel consensus ni réalité tangible derrière. Mais Suunto, habituellement pas avant-gardiste sur les fonctionnalités, parvient à proposer cela sur son nouveau modèle. Dans nos tests, la valeur calculée semble plutôt cohérente avec l’effort fourni, et surtout, totalement comparable aux valeurs données par un capteur Stryd, qui fait office de maître-étalon dans le domaine.

Lors de la présentation de la montre par Suunto, nous avons pu faire une sortie avec Camille Bruyas quelques temps avant sa victoire à la Volvic Volcanic Experience. L’occasion de tester la puissance lors de fractionnés en côte. Si les aléas propres à cette technologie sont toujours présents (une grande dépendance au type de terrain, et donc aux appuis), on a pu trouver une certaine cohérence des valeurs en fonction de l’effort fourni. Cela demande un gros changement d'habitude, de repères, pour pouvoir s’en servir efficacement, mais cela peut être une façon intéressante de calibrer ses séances, une fois le cadre bien défini.

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En termes de précision GPS, qui est un point historiquement fort chez Suunto, il n’y a rien à signaler. La trace est propre, plutôt précise, et les allures instantanées sont très bonnes, stables.

Les fonctions SuuntoPlus s’étoffent régulièrement, soit avec des tests spécifiques (test de seuil lactique, de FTP à vélo, de découplage aérobique, intégration des Segments Strava Live… ou bien données spécifiques à des capteurs). On retrouve une des forces de la boutique ConnectIQ chez Garmin, mais dans un environnement plus contrôlé : pour le moment les applications passent par Suunto.

Mon avis

Si elle ne révolutionne pas l’offre des montres GPS actuelles, la Suunto 9 Peak Pro devrait convenir aux sportifs à la recherche d’une montre complète, très simple d’utilisation et fiable. La Suunto App que nous avons détaillée lors du test de la Suunto5 Peak est toujours aussi agréable à utiliser, et continue de s’enrichir (ajout d’info sur la surface du sol lors de la création de parcours, création de séances d'entraînement complexes, gestion des fonctionnalités Suunto Plus et Suunto Guides via un Store…).

La précision de la montre est excellente, et elle embarque une autonomie très confortable dans un format réduit, qui peut se porter au quotidien sans jurer sous une chemise. Il reste maintenant à Suunto à développer encore les fonctions de sa montre avant, peut-être, de proposer un modèle similaire avec un grand écran ?