Une chaussure plus grand public
Dynafit rebat les cartes. L’Ultra 100 V3 ne se contente pas d’une mise à jour cosmétique : fit assoupli, mousse supercritique, tige correctement blindée et semelle Vibram avec Traction Lugs. Le résultat est une chaussure typée ultra, taillée pour les sorties longues en terrain alpin, plus tolérante et nettement plus agréable sous le pied, sans renier l’ADN montagnard de la marque au Léopard des neiges. Voici mon avis détaillé sur les Dynafit Ultra 100 V3.
 
										📷 Le test des Dynafit Ultra 100 V3 : ultra accessible... et confortable ? | Une chaussure plus grand public
Caractéristiques Dynafit Ultra 100
- Poids 293g
- Drop 6mm
- Talon 30mm
- Prix catalogue 180€
- Mousse TPU supercritique
Usage: Les Dynafit Ultra 100 sont pensées pour l'ultra trail, mais aussi pour les distances plus courtes, pas trop techniques (à la différence des Ultra Pro).
					Points forts:   Polyvalence, accroche, confort, qualité générale
					Points faibles:   R.A.S. sauf taille un peu grand
					Note: 4.75/5
Historiquement, les chaussures Dynafit privilégiaient un maintien très fermé et des profils techniques (à l’image des Ultra Pro ou d’anciens modèles plus “fit”). L’Ultra 100 V2 incarnait cette philosophie, parfois à l’excès. En ce qui me concerne, j’ai souvent trouvé que les chaussures de la marque étaient trop serrées.

Cette V3 change de paradigme : un volume à l’avant du pied revu à la hausse, une plateforme plus large, une mousse modernisée en TPU infusé pour un meilleur combo amorti/rebond. On reste sur une chaussure d’endurance orientée montagne, mais désormais beaucoup plus “grand public” dans sa tolérance et son confort.
Caractéristiques techniques des Dynafit Ultra 100 V3

Le châssis s’appuie sur une semelle intermédiaire en TPU supercritique (mousse azotée ?). C’est une nouveauté notable chez Dynafit, qui ne fournissait jusqu’à présent que de l’EVA pour ses semelles intermédiaires. On devrait s’attendre à quelque chose de plus moelleux et réactif, à l’image de ce que fait déjà la concurrence. Je pense par exemple aux La Sportiva Prodigio Pro, aux Hoka Mafate 5 et à d’autres.

Une tige de bonne qualité et des renforts latéraux marqués
Le drop est de 6 mm, une valeur que je considère comme un bon compromis. À l’arrière, on a un stack de 30 mm au talon assurant un minimum d’amorti, même si c’est globalement moins que ce qui se fait en général en 2025 sur une chaussure de trail typée ultra.

La chaussure pèse 284 g sur la balance, un chiffre très correct au vu de la construction générale, en particulier les renforts sur les flancs de la tige.
Côté protection, la tige me semble assez renforcée : pare-pierres conséquent à l’avant, renforts latéraux donc, et une empeigne tissée assez serrée. Je n’aurai pas la possibilité de tester la durabilité de la chaussure (il faudrait courir 300 km pour cela), mais l’ensemble me semble rassurant.

La semelle extérieure est en Vibram, comme toujours ou presque chez Dynafit. Elle adopte des crampons plats et larges agrémentés des désormais classiques Traction Lugs (micro-picots qui augmentent la friction). Une semelle qui devrait être efficace dans toutes les conditions de terrain.
Prix catalogue : 180 €, un tarif à peu près en phase avec des Mafate 5, Salomon S/LAB Genesis, Prodigio Pro… par exemple.
Le test des Dynafit Ultra 100 V3

Chaussant et premières sensations
Premier enfilage, changement d’ambiance par rapport à mon souvenir des précédentes : l’avant-pied offre clairement plus d’espace, on respire. L’assise plantaire est moelleuse sans effet marshmallow, le maintien est correct (ni trop verrouillé façon chausson de skimo, ni laxiste comme une chaussure de route).

Attention à la pointure : ça taille grand. Prévoir une demi-pointure à une pointure en moins selon votre pied. La languette fine apporte peu de rembourrage mais fait le job, les lacets sont très longs (et la chaussure n’intègre pas de passant ou de rangement pour compenser ça). Je ne comprends toujours pas pourquoi les marques intègrent ce genre de détail stylistique : le contrefort “aileron” façon Hoka n’apporte pas grand-chose, sauf potentiellement à collecter les gravillons.

En termes de dynamique
Sur les sorties vallonnées, cette Dynafit Ultra 100 V3 se distingue par un amorti agréable et homogène. La mousse filtre bien les vibrations, surtout au talon, sans trop engendrer d’instabilité parasite. La plateforme large rassure, le pied travaille mais ne lutte pas, l’ensemble est très agréable et reste stable malgré la mousse désormais supercritique. Je pense que le stack modéré y est pour beaucoup.

Au niveau de la dynamique de course, je suis assez surpris, positivement. Le retour d’énergie n’est évidemment pas celui d’une racer carbone, mais le rebond est perceptible, surtout quand on appuie un peu. Le résultat est très satisfaisant et c’est assez surprenant pour une chaussure dont l’ADN (de la marque) est avant tout montagnard. Il ne faut pas grand-chose, finalement, pour changer un produit : une mousse récente + un chaussant plus large.
Le drop de 6 mm facilite également la transition médio-pied sans trop crisper les mollets (à bas les drops trop faibles).
Accroche et terrain

Sur la caillasse, les dalles, comme sur la terre sèche ou trempée, la Vibram fait ce qu’on attend d’elle : aucune surprise. Les Traction Lugs aident dans la terre meuble alors que la surface de contact des crampons assure un super grip sur la pierre, même trempée. C’est excellent. La chaussure avouera ses limites sur les sols très secs et/ou sableux, la forme des crampons plats pouvant engendrer quelques décrochages : rien d’anormal.
Je trouve qu’une « rock plate » intégrée à la mousse aurait apporté un supplément de protection sur les cailloux pointus. Son absence se ressent parfois dans les pierriers agressifs, même si la mousse absorbe déjà beaucoup. Il faut bien chipoter.
En résumé
Le cœur de cible est clair : ultra-trail et longues sorties alpines. Mais cette V3 accepte très bien les distances intermédiaires et les parcours pas trop techniques, là où la V2 semblait réservée aux pieds fins et aux terrains exigeants. En résumé : endurance polyvalente, bonne dynamique, avec un appétit pour le dénivelé et les profils montagne.

J’apprécie beaucoup le virage entrepris par la marque, même si je pense qu’elle devrait conserver cet ADN un peu radical. Le volume d’avant-pied augmente, la stabilité reste correcte, l’amorti est excellent grâce à la nouvelle mousse en TPU, le tout servi par une tige qui me semble robuste et une semelle Vibram au top. En revanche, le taillant généreux impose de réviser sa pointure, les lacets trop longs agacent, la languette un peu fine manque éventuellement de douceur sur le cou-de-pied, et le contrefort “aileron” est plus un gadget qu’autre chose. Pour le reste, c’est une très bonne chaussure !

Conclusion
Avec l’Ultra 100 V3, Dynafit réussit sa mue : une chaussure plus accessible, plus confortable, plus dynamique, tout en restant sûre et protectrice pour les longues heures en montagne. Le package mousse supercritique + Vibram + tige renforcée donne une chaussure crédible pour l’ultra, capable d’encaisser le dénivelé et la durée sans trop contraindre le pied. Si vous étiez rebutés par le fit exigeant des générations précédentes, cette V3 mérite clairement un essai… en prenant la bonne pointure. Une excellente option pour qui cherche une valeur sûre sur terrains alpins, avec suffisamment de polyvalence pour couvrir aussi les sorties moins techniques.
Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les Dynafit Ultra 100 (entre autres).
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