Le test des Hoka Challenger 8, le retour !

La polyvalence route-chemin

Dans la galaxie Hoka, la Challenger fait figure de trait d’union entre jogging sur bitume et escapades en sous-bois. Cette 8e édition assume pleinement ce positionnement “road-to-trail” : une chaussure simple, légère, amortie, pensée pour dérouler sur les terrains roulants, sans l’arsenal de protections d’un modèle montagne. L’idée : du confort, une foulée fluide, et suffisamment d’accroche pour les sentiers secs. Voici mon avis sur les Hoka Challenger 8.

📷 Le test des Hoka Challenger 8, le retour ! | La polyvalence route-chemin

Caractéristiques Hoka Challenger

  • Poids 272g (+20)
  • Drop 8mm (+3mm)
  • Talon 34mm
  • Méta 26mm
  • Prix catalogue 150€
  • Mousse EVA compressé moulé

Usage: La Hoka Chalenger, c'est la chaussure polyvalente mi-route mi-trail par excellence. Sur les courses natures comme l'Ecotrail ou le Trail Saint-Jacques.
Points forts: Polyvalence, confort, dynamique, poids
Points faibles: Terrain technique, protection, robustesse (à voir)
Note: 4/5

Où se place la Challenger 8 dans la gamme Trail Hoka ?

Si l’on schématise, Mafate 5 / Speedgoat 6 pour le technique et l’engagé, Tecton X 3 pour la performance générale, Zinal 2 pour le vif… La Challenger 8, elle, reste la plus tolérante du lot. C’est "la Clifton des chemins" : même philosophie de confort et fludiité, mais avec une semelle extérieure à crampons pour ne pas trop glisser dès qu’on quitte l’asphalte. On parle donc d’un modèle de transition route-chemin, typé forêt, chemins blancs, parcs urbains, et courses nature (Ecotrail, SaintéLyon sèche).

Présentation des Hoka Challenger 8

Caractéristiques techniques, ce qu’il faut retenir

Hoka reste ici dans la sobriété technologique, et c’est assumé. La chaussure n’intègre pas ce qui se fait de mieux aujourd’hui : pas de Vibram sous la semelle, pas de tissu dernier cri en Matryx, une mousse en EVA.

J’ai mesuré le poids de cette Challenger 8 à 272 g (pointure 42 2/3), ce qui est très correct pour une chaussure road-to-trail dotée d’un minimum de structure.

La Hoka Challenger 8, vue de profil

La hauteur de semelle (on parle aussi de « stack ») est de 34 mm au talon / 26 mm à l’avant-pied, soit 8 mm de drop. C’est en hausse par rapport à la précédente génération, comme c’est le cas sur d’autres modèles de la marque (Clifton). Un choix générique de la marque, en réponse à la tendance du marché.

La Hoka Challenger 8, vue 3/4 avant

La mousse est en CMEVA (EVA moulé par compression). Même si ce n’est pas la technologie dernier cri, c’est une formulation éprouvée, moins « gonflée » que les mousses EVA infusées à l’azote ou les PEBA/TPU plus modernes (comme la surprenante Hoka Rocket x Trail que j'ai testée ici). La durabilité dynamique de cette mousse n’est pas, sur le papier, la meilleure, mais on peut s’attendre à quelque chose d’assez stable et prévisible sous le pied.

La Hoka Challenger 8, les crampons de la semelle extérieure

Sous la semelle extérieure, on a des crampons d’environ 4 mm, petits et espacés, pour mordre efficacement la terre compacte. Pas de Vibram : on reste sur une gomme polyvalente qui, je l’espère, ne devrait pas trop coller sur l’asphalte. La question de l’efficacité en terre grasse : ce n’est sans doute pas son point fort au regard du manque de sculpture des crampons.

Du côté de la tige, le mesh est assez fin, mais surtout offre peu (pas) de renforts latéraux. À l’avant, le pare-pierres est modeste, ou disons le minimum attendu. La languette est suffisamment rembourrée, les lacets plats posent bien, le contrefort de talon est au contact. C’est globalement assez léger, confortable au fit, mais clairement pas suffisamment blindé pour la caillasse.

Présentation des Hoka Challenger 8

Prix catalogue : 150 €. Dans un marché qui flirte régulièrement avec 180–200 €, c’est cohérent au vu du cahier des charges, même si je trouve que 150 € ça reste un peu cher au regard de la techno intégrée.

Le test terrain des Hoka Challenger 8

Test de la Hoka Challenger 8

Chaussant, fit, premières sensations

L’enfilage est facile, le taillant est juste (pointure correcte), l’avant-pied laisse suffisamment de place mais ce n’est pas une « toebox » particulièrement large. Le maintien est globalement sain, sans compression sur le dessus du pied (je repense aux sensations avec la Prodigio Max testée récemment).

Le mesh épouse le pied avec un peu de latitude, c’est une chaussure globalement confortable, et la languette filtre bien la pression des lacets. À l’arrière, le contrefort du talon dégage bien la malléole ; je ne perçois aucune gêne latérale et c’est plutôt agréable.

Test de la Hoka Challenger 8

La mousse paraissait souple en main, mais sous le pied elle se montre plutôt ferme/élastique que moelleuse/rebondissante. Résultat, c’est plutôt une chaussure axée sur la stabilité et le contrôle, qu’un modèle « trampoline » comme le sont certains modèles concurrents (ou d’ailleurs dans la gamme Hoka comme la Rocket X Trail).

Confort et déroulé

Sur route comme sur chemins durs, la Challenger 8 est une chaussure assez fluide, à l’image de la Hoka Clifton 10 dont elle reprend clairement l’ADN. Le combo drop 8 mm + rocker Hoka offre une certaine facilité de bascule, idéale pour les footings et les allures en aisance aérobie. L’amorti filtre correctement sans pour autant que la chaussure s’écrase : c’est stable, rassurant, agréable pour enchaîner les kilomètres. À signaler quand même, l’absence de plaque (protection/propulsion) se ressent si l’on passe dans les pierriers, surtout si ça tape dans les rainures entre les crampons ; la mousse EVA est en contact direct.

Test de la Hoka Challenger 8

Le CMEVA produit une réponse mesurée : on est sur un rebond discret et une assez bonne tenue générale. L’efficacité est au rendez-vous tant qu’on reste dans la zone « endurance-tempo ». À haute intensité, on ressent les limites d’une mousse classique face aux formulations supercritiques de la concurrence, mais je deviens exigeant et il ne faut pas comparer ces Challenger et leurs 150 € à ce que propose la concurrence à des tarifs de 250 €.

Accroche et terrain

Je trouve que les crampons de 4 mm, petits et espacés, sont excellents sur le sec (terre compacte, chemins blancs, sous-bois). Sur bitume, ils restent assez neutres, sans bruit parasite ni sensation de ventouse, mais j’ai peur qu’ils s’usent assez vite. En revanche, la boue et le gras, comme les pierriers, ne sont pas leurs terrains de jeu favoris : on a clairement un manque d’accroche dans le gras, et, comme je le disais plus haut, on perçoit assez directement le relief du terrain à l’avant-pied sur les terrains caillouteux.

Présentation des Hoka Challenger 8

Usage type

J’aime beaucoup cette Hoka Challenger 8. Je trouve que c’est la paire « polyvalence au quotidien », pour les sorties journalières « home-to-trail », dans les parcs, la forêt d’à-côté, ou quand on n’a pas d’autre choix que d’emprunter des sections de liaison route/chemin. Elle est aussi très pertinente pour les courses nature au profil roulant ; je pense typiquement à l’ÉcoTrail pour les Parisiens, voire à une SaintéLyon pas trop humide. Par temps sec, on peut pousser plus loin (éventuellement plutôt un ultra). En terrain montagneux technique, mieux vaut basculer vers une Speedgoat 6/Mafate 5 pour gagner en protection et en grip.

En résumé

J’aime sa polyvalence presque exemplaire, le confort immédiat, la stabilité relativement saine et le déroulé facile qui font de cette Challenger 8 une chaussure très satisfaisante et suffisante dans la plupart des situations. Je note également le poids contenu et le prix raisonnable au regard du marché. J’aime évidemment un peu moins la tige peu renforcée qui invite à la prudence dans la caillasse et les ronces, ainsi que l’accroche limitée dès que le terrain devient gras ou technique.

Test de la Hoka Challenger 8

Alternatives à considérer

Dans le même esprit route-chemin, on notera la Salomon Sense Ride 5 (polyvalente, un peu plus de tenue en tige), la Brooks Divide (confort routier, accroche modérée), que je n’ai pas encore eu l’occasion de tester (il faudrait que je m’y attelle), ou encore l’Altra Wild Experience et son drop de 4 mm (nouveau chez Altra).

Conclusion

La Hoka Challenger 8 coche les cases de la polyvalence accessible : une chaussure simple, tolérante et assez stable, parfaite pour passer du bitume aux sentiers sans se poser de questions. Elle brille sur les terrains roulants et secs, avec un confort sérieux et un déroulé qui invite à allonger les distances. En contrepartie, elle n’est pas conçue pour le technique : protection mesurée, accroche limitée dans la boue, sensations directes sur la caillasse. À 150 €, c’est un choix très pertinent pour qui veut une seule paire pour l’entraînement quotidien, la forêt du coin et quelques courses nature bien tracées.

Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les Hoka Challenger (entre autres).
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