La Peregrine revient en force sur le terrain
Après plus de quinze années d'existence sur les sentiers, la lignée Peregrine a connu des hauts, comme la racée version 12, mais aussi des bas plus récents, marqués par une gomme propriétaire parfois piégeuse sur roche humide. C'est donc avec une impatience non dissimulée que j'accueille la Saucony Peregrine 16, un modèle qui semble enfin écouter la critique majeure des pratiquants. En intégrant pour la première fois une semelle Vibram, cette nouvelle itération ne cherche pas seulement à corriger le tir : elle ambitionne de redonner à ce best-seller son titre de reine de la polyvalence, capable de rassurer là où ses devancières pouvaient inquiéter. Voici mon avis sur les Saucony Peregrine 16.
📷 Le test des excellentes Saucony Peregrine 16, enfin du Vibram | La Peregrine revient en force sur le terrain
Caractéristiques Saucony Peregrine
- Poids 270g
- Drop 4mm
- Talon 28mm
- Méta 24
- Prix catalogue 160€
- Mousse PWRRUN (TPU expansé)
Usage: La Saucony Peregrine convient pour à peu près tous les usages, avec une préférence pour les terrains humides et les distances courtes/moyennes, max 70km
Points forts: Maintien, stabilité, dynamique, polyvalence
Points faibles: Accroche sur les pavés, frottement coque talonnière
Note: 3.75/5
La Saucony Peregrine est une référence dans le monde du trail, une chaussure que l'on voit sur les sentiers depuis une bonne quinzaine d'années. Si la version 12 m'avaient séduit par leur profil racé et proche du sol, les itérations plus récentes, notamment la Peregrine 14, m'avaient laissé sur ma faim, principalement à cause d'une gomme propriétaire parfois dangereuse sur roche humide. La Saucony Peregrine 15 avait amorcé un retour en grâce, mais il manquait ce petit quelque chose pour rassurer totalement. C’est désormais chose faite : la Saucony Peregrine 16 débarque avec une semelle Vibram, marquant un tournant majeur pour ce modèle emblématique.

Dans l'offre trail de la marque américaine, la Peregrine occupe la place centrale de la chaussure polyvalente. Elle se positionne entre la Saucony Xodus Ultra 4, destinée aux longues distances et à l'amorti maximal, et des modèles plus spécifiques ou racés pour le court (que Saucony ne propose pas dans sa gamme de trail).

La Peregrine 16 a pour vocation de répondre à tous les besoins, du footing en forêt aux sorties plus techniques, sur des distances moyennes, et potentiellement sur de l'ultra pour les coureurs plus expérimentés.
Caractéristiques techniques

Sur le papier, la Saucony Peregrine 16 affiche des spécifications qui confirment son statut de "couteau suisse". Selon les données constructeur, elle affiche un poids de 270 grammes, bien que j'ai pesée à 281 grammes sur ma balance lors de ce test. Le drop reste fidèle à l'ADN de la chaussure avec 4 mm, résultant d'un stack de 28 mm au talon et 24 mm à l'avant-pied.

La semelle intermédiaire s'appuie sur la mousse PWRRUN (du TPU expansé), une technologie fiable qui privilégie la durabilité et la stabilité, même si l'on aurait pu espérer la mousse PWRRUN PB plus dynamique présente sur la Xodus Ultra 4. Le prix catalogue s'établit à 160 €, un tarif qui est à peu près dans la moyenne.
Le test des Saucony Peregrine 16
Au déballage, la chaussure ne semble pas avoir radicalement changé visuellement par rapport à la version 15, hormis ce logo jaune Vibram qui rassure immédiatement. La tige est assez épaisse et protectrice, avec un maillage doublé qui suggère une bonne thermicité pour les sorties hivernales. On note la présence d'un passant pour les lacets sur le coup de pied, un détail simple que j'apprécie (vous le savez).

À l'enfilage, le confort est au rendez-vous. La "toebox" est assez large, offrant de la place pour que le pied s'étale, ce qui conviendra aux pieds forts. Le fit est peut-être un chouïa grand, mais le laçage permet un verrouillage efficace. Le talon est particulièrement bien tenu, offrant une sensation de sécurité immédiate, même si la structure arrière peut exercer une légère pression sur le tendon d'Achille, un point à surveiller pour les coureurs sensibles.
J'ai testé cette Saucony Peregrine 16 dans des conditions automnales, sur des terrains mixtes mêlant boue, feuilles mortes et roches humides.

Dès les premières foulées, on retrouve le confort typique de Saucony, accentué par une semelle de propreté épaisse (2-3 mm) qui apporte un moelleux agréable à l'accueil. La mousse PWRRUN, bien que considérée comme l'entrée de gamme technique chez Saucony (un mix EVA/TPU), fait le travail. Elle offre un amorti ferme mais protecteur, filtrant bien les aspérités du sol. La chaussure n'est pas la plus dynamique du marché, le poids se fait un peu sentir par rapport à une version plus racing, mais elle offre une stabilité rassurante, notamment grâce à son empreinte au sol légèrement élargie par rapport à la V15.

Concernant l'accroche, c'est évidemment le point que l'on attendait au tournant. La semelle extérieure en Vibram, équipée de la technologie "Traction Lug" (des petits picots sur les crampons), fonctionne super bien. L'accroche est excellente dans la terre et sécurisante sur la roche. Si le bois mouillé reste une patinoire pour n'importe quelle gomme, la Peregrine 16 s'en sort avec les honneurs là où ses devancières (la 14 notamment) m'aurait mis en difficulté. Je valide ce choix technique qui redonne à la Peregrine ses lettres de noblesse pour les terrains techniques et gras.
J'aime / J'aime moins
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Ce que j'aime : Le retour gagnant de l'accroche grâce à la semelle Vibram, le confort d'accueil, la stabilité générale rassurante en descente et ce petit passant pour les lacets très fonctionnel.
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Ce que j'aime moins : L'utilisation de la mousse PWRRUN classique un peu moins "fun" et réactive que du PEBA, et une petite sensibilité potentielle au niveau du talon d'Achille.

Alternatives
Pour ceux qui cherchent des sensations similaires ou une alternative à cette Peregrine 16, voici quelques modèles concurrents :
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Hoka Torrent 4 : Souvent plus légère et assez dynamique, une concurrente directe sur le segment "agile".
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Brooks Catamount 4 : Pour ceux qui cherchent plus de dynamisme avec une plaque de propulsion, sur des terrains peut-être un peu moins gras.
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Salomon Pulsar : L'autre grande référence de la polyvalence, souvent un peu plus ferme.
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Asics FujiLite 6 : Légère, pas trop technique, très confortable.
Conclusion

La Saucony Peregrine 16 corrige le principal défaut de ses aînées en adoptant enfin une semelle Vibram. Elle redevient ainsi une option incontournable pour le coureur à la recherche d'une chaussure unique, capable de passer sur quasi tous les sentiers sans sourciller. Si elle n'est pas la plus légère ni la plus dynamique de sa catégorie, elle est sans doute l'une des plus homogènes et rassurantes pour 2026. C'est une chaussure à tout faire. Elle sera idéale pour les entraînements quotidiens, les sorties longues jusqu'à 60-70 km, et les courses où la polyvalence prime sur la vitesse pure. Une valeur sûre qui réintègre le top des chaussures de trail polyvalentes.
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