Le test des Saucony Xodus Ultra 4 : du grip en plus pour l'ultra ?

Saucony est une marque américaine, née au bord d’une rivière du même nom, quelque part entre New York et Washington. Si son ancrage est avant tout route, sa gamme trail se résume depuis plusieurs années à deux modèles phares : la Peregrine 15 pour les distances courtes à moyennes, et cette Xodus pour l’ultra. C’est cette dernière, dans sa toute nouvelle version Ultra 4, que j’ai testée ces dernières jours, avec en filigrane une comparaison attentive avec la Saucony Xodus Ultra 3 qui date de l'année dernière

Du PowerTrack au Vibram : changement de gomme stratégique

Premier changement notable : Saucony abandonne sa gomme maison PWRTRAC pour du Vibram Megagrip, reconnaissable à son logo jaune. C'est un choix fort, qui interroge : est-ce un aveu de faiblesse de l’ancienne semelle ? Un repositionnement marketing ? Ou simplement l’envie de capitaliser sur l’image de fiabilité et de performance que véhicule Vibram ?

Difficile de trancher sans protocole de test objectif, mais le simple fait que Saucony opère ce virage est en soi révélateur. Pour ma part, j’avais noté un vrai déficit d’accroche sur les anciennces Saucony Peregrine 14 en conditions humides, alors que la Peregrine 15 était plutôt correcte. Le comportement de la Xodus Ultra 3 n'était pas rédhibitoire sur ce point, et pourtant, la marque a décidé de basculer chez Vibram. Ce passage à Vibram pourra donc rassurer, je le vois comme ça.

Niveau poids, la chaussure évolue peu et reste dans les standards de la catégorie, à tout pile 300 grammes sur ma balance.

Côté crampons, rien de révolutionnaire : des chevrons classiques, autour de 3 mm, avec une orientation inversée à l’arrière pour le freinage, et dans le sens de l'accroche en propulsions sur l'avant. Peu d’innovation ici, j'aurais aimé voir plus d'originalité, on a un dessin classique qui devrait faire le job en été.

Confort, fit et maintien : une évolution sensible

Visuellement, la Xodus Ultra 4 reste proche de la 3. En plus du Vibram, la différence majeure touche au drop qui passe de 8mm à 6mm. L'ensemble de la semelle prend également du stack ce qui devra engendrer un meilleur amorti à l'avant surtout et, je pense une chaussure plus homogène que la V3.

Du côté de la mousse, on reste sur la techno maison en PWRRUN PB, dérivée du PEBAX. Je trouve qu'elle offre un bon compromis entre moelleux et rebond, bien que sensiblement plus ferme que sur les modèles route de la marque (type Saucony Triumph 23).

En statique comme en dynamique, cette Xodus Ultra 4 apparaît plus moelleuse, plus confortable et plus stable que la version précédente. Le chaussant est un peu plus large, notamment à l’avant, ce qui devrait plaire à ceux qui se plaignaient d’un avant-pied trop étroit. La languette est fine, légèrement rembourrée, et permet un bon maintien sans gêne. Et pour les porteurs de semelles orthopédiques, bonne nouvelle : la semelle de propreté est suffisamment épaisse (3 mm environ) pour être remplacée sans compromettre le volume chaussant.

Sensations terrain : plus stable, plus rassurante

Sur le terrain, la différence avec la Ultra 3 se confirme. La Xodus Ultra 4 offre plus de stabilité, probablement grâce à une base élargie au niveau du talon – j’estime un gain d’environ 0,5 cm en largeur. Le maintien en dévers est bon, le talon est bien calé, et la chaussure reste rassurante même sur terrain humide. Elle tient mieux le pied, sans pour autant contraindre le talon qui bouge légèrement.

En revanche, le fit plus large pourra surprendre ceux qui préfèrent et viennent de chaussures ajustées. Personnellement, j’apprécie ce supplément d’espace pour les longues distances. L’amorti est moelleux sans être pataud, et le déroulé agréable même sur des sorties de plusieurs heures. On est clairement dans une logique de confort longue durée, sans compromis sur la tenue du pied.

En résumé

Poids mesuré tout pile à 300 g, drop de 6 mm, prix catalogue 170 €, semelle extérieure en Vibram… la Saucony Xodus Ultra 4 se positionne dans la norme des chaussures d'Ultra-Trail, aux côtés des Hoka Mafate 5, Asics Trabuco Max 4 ou encore Brooks Caldera 8. Mais surtout, elle corrige plusieurs faiblesses de la version précédente : accroche améliorée, fit plus tolérant, stabilité renforcée. Une évolution réussie, qui replace la Xodus Ultra comme une option très sérieuse pour les longues distances. Je la mets de ce pas dans ma sélection des meilleures chaussures d'Ultra-Trail.