Le test détaillé des ON CloudUltra 3

Stable et dynamique

Nous y sommes. Après une première version qui avait marqué l'entrée sérieuse de la marque suisse dans le monde de l'ultra, et une V2 qui peinait peut-être à corriger certains défauts de jeunesse (j'avais couru le Marathon du Mont-Blanc avec la V2), voici la On CloudUltra 3. Sur le papier, pas mal de changements : nouvelle mousse, nouveau design de tige, et une promesse de confort accru pour les longues distances. J'ai pu tester cette nouveauté sur les sentiers pour vérifier si la marque suisse réussi à se défaire d'une certaine image en ce qui concerne ses chaussures de trail "pas des plus" efficaces. Voici mon verdict.

📷 Le test détaillé des ON CloudUltra 3 | Stable et dynamique

Caractéristiques On-Running Cloudultra

  • Poids 284g (-20g)
  • Mousse Helion HF (PEBA)
  • Talon 32mm
  • Drop 6mm (-2mm)
  • Crampons Mission Grip 3mm
  • Prix catalogue 200€

Usage: Les On-Running Cloudultra sont pensées pour les longues distances (selon la marque), les Ultra Trails, sur terrains polyvalents et pas trop techniques. Bon maintien, dynamique, mais amorti un peu ferme.
Points forts: Le confort, le maintien, le look
Points faibles: Chaussant difficile, un peu serré, le prix
Note: 4.25/5

La On Cloudultra 3 s'inscrit comme le modèle phare pour l'ultra-trail au sein de la gamme helvète. Elle évolue aux côtés de la Cloudultra Pro (les chaussures de Baptiste Chassagne et Katie Schide), sa grande sœur encore plus onéreuse et "tech". La Cloudultra 3 se destine plutôt au grand public, même si le tarif de 200€ peut réduire les ardeurs. Elle vise les terrains variés, pas trop techniques, où sa polyvalence et sa capacité à enchaîner les kilomètres doivent primer.

Présentation de la On Cloudultra 3

Caractéristiques techniques

Fidèle à sa réputation, On Running ne lésine pas sur la technologie. Cette On Cloudultra 3 affiche un poids de 284 grammes sur la balance, ce qui est très correct pour la catégorie, d'autant qu'elle a perdu environ 20 grammes par rapport aux itérations précédentes (le test des On CloudUltra 2).

On Cloudultra 3 de profil

Côté châssis, la chaussure propose un stack de 32 mm au talon, associé à un drop de 6 mm. C'est un profil assez équilibré, ni trop maximaliste, ni trop près du sol, qui devrait convenir à une large majorité de coureurs. Le cœur du réacteur réside dans la nouvelle semelle intermédiaire en mousse Helion HF, un composé à base de PEBA qui promet d'apporter ce fameux "moelleux" et retour d'énergie qui manquait parfois aux modèles précédents, souvent jugés trop fermes.

Les On Cloudultra 3

Pour la stabilité et la propulsion, on retrouve toujours la fameuse "Speedboard", cette plaque (non carbone ici) caractéristique de la marque. Enfin, le contact avec le sol est assuré par une semelle extérieure Mission Grip dotée de crampons de 3 mm, une hauteur modeste qui trahit une orientation vers les terrains plutôt secs. Le tout est proposé au tarif de 200 €, un positionnement haut de gamme assumé.

Sur le terrain

Au premier enfilage, le changement le plus notable est l'abandon du chausson type "chaussette" intégrée des versions précédentes pour revenir à une languette plus classique mais attenante. Je n'aime pas trop les lacets, que je trouve trop fin, et qui ne sont pas des plus agréables lorsqu'on souque le laçage.

Le test des On Cloudultra 3

Le fit est globalement ajusté, typique de la marque. On sent immédiatement que le pied est bien tenu, peut-être même un peu trop au niveau du talon où la coque rigide se fait sentir. L'accueil est confortable, mais je perçois déjà une certaine fermeté de la structure, loin de l'effet "pantoufle" de certaines concurrentes.

Le test des On Cloudultra 3

Sur les sentiers, la On Cloudultra 3 révèle rapidement son caractère. La nouvelle mousse Helion HF en PEBA apporte un vrai plus par rapport à l'ancienne mousse : on a une sensation de vélocité et un rebond perceptible. Cependant, ne vous attendez pas à un coussin d'air. L'amorti reste ferme, fidèle à l'ADN de ON. Cette fermeté, couplée à la Speedboard et à la largeur de la semelle, confère à la chaussure une bonne stabilité, comme je l'avais constaté sur la Cloud Ultra Pro. Dans les dévers et les appuis fuyants, la chaussure ne se dérobe pas, elle guide le pied avec autorité.

Le test des On Cloudultra 3

Le confort de course est réel sur les portions roulantes. La chaussure déroule bien, on sent qu'elle est faite pour garder du rythme. Cependant, cette rigidité a un revers : la chaussure peut devenir un peu ferme au fil des heures. J'ai notamment noté une gêne au niveau de la malléole due à une encolure qui remonte un peu haut et un contrefort talonnier assez présent. C'est un point de vigilance pour les chevilles sensibles.

Le test des On Cloudultra 3

Côté accroche, la gomme Mission Grip avec ses crampons de 3 mm fait un travail honnête sur les sentiers secs, les rochers et les chemins forestiers. La traction est sécurisante. En revanche, dès que le terrain devient gras ou boueux, la chaussure montre très vite ses limites. La faible profondeur des crampons ne permet pas de mordre la boue, et on se retrouve vite à patiner. C'est clairement une chaussure pour les conditions estivales ou les terrains drainants, pas pour les forêt boueuses d'Ile de France en hiver.

Ce que j'aime et ce que j'aime moins

J'apprécie la stabilité exemplaire et le dynamisme apporté par la nouvelle mousse PEBA qui rend la foulée plus vivante que sur la V2. La qualité de fabrication et le design sont, comme toujours chez On, bien présents. En revanche, je regrette une certaine raideur de l'ensemble et un confort qui peut être clivant, notamment à cause de cette encolure qui vient frotter sous la malléole. Le prix de 200 € me semble également élevé pour une chaussure qui manque de polyvalence dans le gras. Enfin, le système de lacets plutôt fin, et une languette qui remonte haut, ne sont pas des plus ergonomiques parmi toutes les chaussures que j'ai testées.

Le test des On Cloudultra 3

Conclusion

La On Cloudultra 3 est une chaussure d'ultra-trail racée, qui privilégie la stabilité et la réponse dynamique au confort moelleux absolu. Elle conviendra aux coureurs qui cherchent une chaussure précise, capable de mettre du rythme sur des longues distances, et qui évoluent principalement sur des terrains secs et peu techniques. Si vous cherchez plus de confort ou une meilleure accroche dans la boue, il faudra peut-être regarder ailleurs, comme du côté des Salomon Ultra Glide 3 (trails roulants) ou des Asics Trabuco Max 4 (tout terrains), qui offrent des alternatives intéressantes souvent à un tarif plus doux. Pour les fans de la marque suisse, c'est une évolution logique qui gagne en "peps" sans renier sa fermeté caractéristique.


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