Technologie embarquée !
Chez The North Face, la Vectiv Pro incarne le haut de gamme trail de la marque : un modèle destiné aux élites, à la performance, à l’engagement. Avec cette troisième version, la Summit Vectiv Pro 3, la marque américaine ne fait pas dans la demi-mesure : plaque carbone, double mousse, architecture en composite rigide… la fiche technique est chargée. J’ai enfilé cette chaussure et je l'ai testée sur le terrain pour voir ce qu'elle sous la semelle et dans le ventre.

📷 Le test détaillé des North Face Vectiv Pro 3, taillée pour la perf | Technologie embarquée !
Caractéristiques The North Face Summit Vectiv Pro
- Prix catalogue 250€
- Mousse Combo PEBA / EVA
- Plaque Double : Carbone + TPU
- Crampons 3mm
- Poids 308g
Usage: Les The North Face Summit Vectiv Pro sont destinées aux coureurs performants, Pour les longues distances, voire Ultra, et terrains pas trop techniques.
Points forts: Efficacité dynamique, fermeté
Points faibles: Confort, poids, exigeante
Note: 3.75/5
Présentation générale
- La dernière version haut de gamme de chez The North Face s’annonce technique. Sous le pied, on retrouve :
- Une mousse EVA plutôt classique, en blanc, qui compose la plus grosse partie de la semelle.
- Une couche en PEBA, jaune, plus souple et dynamique, collée près du pied pour le rebond.
- Une plaque rigide, ou disons une armature en plastique noir, dont l’objectif est d’assurer la stabilité de l’ensemble de la chaussure.
- Et, finalement, la fameuse plaque carbone intégrée… dont l’utilité, ici, pose question. Selon moi.

L’ensemble offre un stack plus important que sur les Vectiv Pro 2, de 4 mm selon les dires de la fiche technique. Au jugé, je dirais que la semelle fait 40 mm d’épaisseur. Je n’ai pas d’informations concernant le drop. Sous la semelle, on trouve des crampons assez classiques, polyvalents, dirais-je, avec une épaisseur de 3 mm.

Revenons à la plaque carbone, qu’on peut distinguer sous la mousse jaune. Pourquoi une plaque carbone dans une chaussure à plus de 300 g (309 g mesurés) ? Sur route, avec une mousse très souple et élastique mais manquant de stabilité, la plaque permet d’apporter de la rigidité dans l’axe. Ici, avec la présence de la mousse EVA relativement ferme et le châssis en plastique, la Vectiv Pro 3 ne devrait pas manquer de stabilité. Cette plaque carbone semble presque superflue. Je trouve même qu’on frôle la surcharge technologique.

Ce trop-plein rappelle un principe bien connu : en physique comme en philosophie, la parcimonie. La solution la plus efficace est souvent la plus simple. En science, la beauté d’une théorie, c’est sa capacité à expliquer beaucoup avec peu. Ici, deux mousses, deux plaques, des renforts partout… on est sur un objet plutôt pensé par accumulation que par épure.
Test sur le terrain

Dès l’enfilage, le ton est donné. La coque talonnière est fine mais bien présente, le chaussant ferme, les lacets crantés efficaces (et appréciés). La tenue est bonne, peut-être trop : l’encolure vient flirter avec la malléole, ce qui pourrait générer des frottements sur les longues distances. À voir dans la durée, ou ce qu’en dira la communauté.
Le fit est normal en longueur et assez ajusté sur les côtés, mais sans excès. On est haut perché sur la semelle, ce qui renforce cette sensation d’un bloc stable mais peu agile.

La mousse est ferme, et c’est à double tranchant. Le rebond est là, surtout grâce au PEBA, et l’amorti fonctionne : on peut talonner sans douleur. En revanche, ce n’est pas si moelleux qu’on pourrait le penser a priori. Sur une sortie longue ou un ultra, ce type d’amorti peut devenir lassant. Efficace ? Oui. Confortable ? Pas complètement : il faut rappeler qu’on a ici une chaussure typée performance que tout le monde ne pourra pas forcément exploiter au mieux.

L’accroche, elle, n’est pas inoubliable. Sur terrain gras, le cramponnage manque d’agressivité. Et la plateforme, pas si large, ne permet pas de compenser une éventuelle instabilité latérale. Sur un faux-pas, le pied part, comme cela m’est arrivé lors d’une de mes sorties de test. La structure est rigide, le pied bien tenu. Trop bien ? Là aussi, double effet. La stabilité est bonne, mais justement, quand ça décroche, ça décroche sec. Sur un choc, c’est la cheville qui trinque, pas la mousse. En descente ou sur dévers techniques, cette rigidité devient un risque.
Clairement, la Vectiv Pro 3 n’est pas faite pour les singles techniques. Elle brille plutôt quand il faut dérouler : piste large, chemins forestiers, longues sections courables. On imagine bien son usage sur une course comme la CCC ou l’UTMB (ou bien sur l’EcoTrail, mais également l’Alsace by UTMB), à condition d’être prudent sur les zones trop caillouteuses ou irrégulières.

Sur route, la dynamique est bonne : le combo de mousses et le déroulé sont efficaces malgré le poids. Ce n’est pas une chaussure de route, mais ça passe. En revanche, sur des sections vraiment techniques, le doute s’installe.
En résumé
La Vectiv Pro 3 est une chaussure très spécifique, qui conviendra à des coureurs puissants, avec une bonne foulée, et qui aiment une certaine rigidité. Elle offre du rendement, mais demande de l’engagement. Pas pour le sentier joueur, ni pour les ultras techniques. Elle coûte cher (250 €), pèse lourd, mais fait le job sur terrain roulant. À condition de ne pas trop lui en demander côté adaptabilité. Ceux qui hésitent peuvent aussi regarder du côté de la Hoka Tecton X3, de la Saucony Xodus Ultra 4, ou même de la Brooks Caldera 8, selon le profil recherché.
Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les The North Face Summit Vectiv Pro (entre autres).
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