Le test complet des Evadict Cushion MT2, une réussite

Présentation générale

Comme à mon habitude, je vais commencer l'article par une présentation des caractéristiques techniques du produit.

Les différences sont nombreuses avec la première version, et il s'agit en réalité d'une nouvelle chaussure. Ainsi, la tige est en Matryx, et ça, c'est un gros plus au regard des qualités de longévité du tissu qu'on trouve aussi sur des modèles comme la S/LAB Pulsar et la NNormal Kjerag, des chaussures deux fois plus chères. Excusez du peu.

Zoom sur la tige des MT Cushion 2

Dans le détail, et de bas en haut. Comme souvent, les chaussures de trail Evadict profitent d'une semelle assez cramponnée. Un peu plus que la moyenne, les crampons sont marqués (5 mm), espacés, avec une zone de contact malgré tout présente. En termes d'agressivité, on n'est pas au niveau d'une Peregrine ST 13, mais c'est suffisant. Sur le papier, c'est une semelle qui me plaît.

La semelle intermédiaire semble épaisse, surtout avec ce déport assez marqué sur l'arrière qui accentue l'impression, alors que les chiffres annoncent un stack de 22 mm sous le talon, pour un drop de 4 mm. La marque indique que la mousse (100% KALENSOLE) offre un gain en amorti de 18% par rapport à la V1 des Cushion MT que j'avais testées ici. Plus intéressant, le tout semble bénéficier d'un meilleur retour d'énergie. On va voir.

Le col a aussi été retravaillé pour un meilleur maintien. Je n'ai plus un souvenir très clair du comportement de la V1 sur ce point. On note aussi la présence d'une petite pochette pour ranger les lacets sur le haut de la languette. Ça, c'est bien.

Niveau poids, j'ai pesé la chaussure à 295 g. Ce n'est pas tout à fait une chaussure légère, mais ça va, surtout que sur le papier, elle est plutôt axée sur la longue distance. D'ailleurs, Blandine L'Hirondel l'a utilisée sur la première moitié des Championnats du Monde de trail long (80 km) en Thaïlande en 2022, et elle les utilise aussi en prépa. Le reste du temps en compétition (comme à Zegama cette année), elle court plutôt en Evadict Race Light.

Pour terminer, évidemment donc, la tige en Matryx. Un bel effort de la marque lorsque l'on connaît son objectif de fournir des produits à des prix très contenus, mais surtout qui se veulent durables selon les termes du chef de produit. Nous verrons à l'usage.

Le test

Le fit est excellent. Le pied est bien tenu, sans pour autant qu'on se sente serré. La chaussure taille dans la moyenne. J'aurais aimé un talon un peu plus étroit pour un meilleur maintien, mais cela donne aussi plus de confort à l'ensemble.

Les lacets ne sont pas des plus faciles à serrer, j'ai un peu de mal à doser la tension sur l'avant, il faut ajuster œillet par œillet. La petite poche pour les ranger est pratique, là où ce n'est pas toujours le cas sur certains modèles concurrents.

L'accroche est top, je n'en avais pas tant souvenir sur la V1. On se sent en sécurité, c'est agréable et c'est un critère majeur pour moi sur une chaussure de trail.

Je trouve que l'amorti n'est pas aussi bon qu'on pourrait l'imaginer, surtout avec un nom comme "Cushion". Je l'ai exprimé au chef de produit et il m'a confirmé qu'ils sont partis sur une semelle plus polyvalente. C'est un élément à prendre en compte si vous utilisiez la version précédente. C'est aussi, je trouve, une petite dérive quant à l'utilisation cible de la chaussure (en tout cas comme on l'imagine), qui selon moi sera plus à son aise sur des 40-60 km qu'en Ultra.

Sur le plan dynamique et général, je trouve ces Evadict MT Cushion MT2 très efficaces, très confortables, et à mon avis, l'une des meilleures chaussures du moment. Je ne parle même pas du prix, car elles pourraient coûter 150 € que mon avis serait le même. Pour rappel, le prix de vente est à 100 €.

En Conclusion

Evadict nous a ici livré une excellente copie, surtout au prix proposé. La chaussure est confortable, efficace, avec une très bonne accroche. L'ensemble est très très homogène, rassurant. J'aime le produit. J'ai couru près de 200km sur des terrains plutôt humides et je ne constate pas de signes d'usure sur la tige. Je trouve qu'elle manque éventuellement d'amorti, et pour cela je la conseille sur des distances intermédiaires, disons de l'ordre de 50km. Au delà il faut être un coureur léger ou se contenter de fermeté. Je valide !