La deuxième édition
A la fin du mois de septembre je participais pour la deuxième fois à l'UltraMirage, cette course de 100km dans le sud de la Tunisie. Une très belle course qui profite de la ferveur d'une équipe de bénévoles aux petits soins, dans un paysage loin du commun pour un coureur qui comme moi pratique plutôt en forêt et dans nos montagnes.
📷 Ultra Mirage 2018 | La deuxième édition
Au sud de la Tunisie, dans la région de Tozeur, se trouve le plus grand lac salé du Sahara: Le Chott el Jerid. Avec 100km de long et 5000km2 de surface c'est presque une mer intérieure lorsque les pluies orageuses y courent depuis les hauteurs du nord. Les autres jours, c'est très sec et très plat... et sans doute un exceptionnel terrain de jeu comme un lieu propice aux mirages. C'est ici qu'une petite équipe décidait début 2017 d'organiser un 100km. J'avais beaucoup aimé la première édition de cet Ultra Mirage.
En 2017 j'y allais avec Sylvain Bazin le rédacteur en chef de WiderOutdoor (et mon patron puisque j'écris régulièrement dans le magazine). Cette année j'y vais avec Christophe le Boulanger créateur de WonderTrail.
Je revenais ainsi une nouvelle fois dans le Chott, avec le plaisir de retrouver les coureurs rencontrés l'année dernière. Il y a bien sûr Mohamed El Morabity le vainqueur de la première édition qui me fait le plaisir de me reconnaitre lorsque nous arrivons à l'hôtel qui nous héberge quelques jours non loin du centre de Tozeur. Cette année, son frère ainé Rachid El Morabity est présent. Je ne vous ferai pas l'affront de vous présenter son palmarès au MDS. Le plateau étranger s'est aussi étoffé puisque Elisabeth Barnes (x2 MDS winner) et Sondre Amdahl qui vaut 777 à l'itra sont présents.
Sur la ligne de départ Rachid et Mohamed El Morabity respectivement dossard 5 et dossard 1.
Nous arrivons le jeudi soir à Tozeur, aux portes du désert. Le départ aura lieu le samedi matin à 7h, aussi nous profitons de la journée du vendredi pour nous reposer, retirer le dossard, faire une balade dans le centre ville et manger un couscous tunisien. Les coureurs arrivent progressivement dans la journée.
Couchés tôt, levés tôt nous prenons la direction de la ligne départ dans le bus affrété par l'organisation. Comme l'année dernière, c'est au village de Starwars que nous allons (là où Luc a grandi avec son Oncle, car son papa c'est le méchant DarkVador et qu'il n'a sans doute pas voulu s'occuper de lui...). Quelques photos, les encouragements puis le départ.
En direction du Chott
Cette année le parcours est différent. En 2017 il était prévu que nous fassions une longue traversée en presque ligne droite, mais un orage contraignait l'organisation à improviser une alternative: une double boucle de 50km. En 2018 c'est un large ovale de 101km que nous avons parcouru. Connaissant déjà un peu le terrain, plat et sans aucune technicité, je décidais de courir en Hoka Clifton. C'était parfait.
Vers le 40ème, le début de la grande section sablonneuse.
Les premiers 35km sont les mêmes que l'année dernière, une mise en jambe jusqu'à la palmeraie qui marque le début des hostilités. Le terrain change lorsque nous rencontrons les dunes et un sable mou qui a recouvert la piste que nous suivons. 3 jours plus tôt une tempête de sable est passée sur la région et une couche de 10cm s'est déposée compliquant la progression. La température n'aide pas non plus avec des pointes à 40°C et un vent très variable. La section du parcours entre les 40eme et 60eme kilomètres sont les plus difficiles. Il faut aussi pour ceux qui n'ont pas de guêtres régulièrement vider le sable des chaussures. Cela n'empêchera pas les ampoules...
Quelques jours avant la course une tempête de sable a recouvert la piste de 10cm de sable fin, rendant la course compliquée.
La fin du parcours est plus simple, autant qu'on peut l'imaginer après 70km d'effort. C'est peu avant le dernier ravitaillement que je retrouve Christophe le Boulanger, rédacteur en chef et créateur de WonderTrail, qui a l'habitude d'être beaucoup plus rapide que moi et qu'en d'autres conditions je n'aurais jamais rattrapé. La nuit tombe au moment où nous repartons pour les 20 derniers kilomètres, plats comme le fond d'un lac. Avec les frontales allumées nous pouvons évaluer la distance qui nous séparent des coureurs et jouons, comme à chaque fin de course, à ne pas nous faire rattraper... même si cela n'aurait rien changé à notre performance: nous finissons ensemble à la 27ème position sur une centaine de finishers et 140 partants.
Je suis plutôt satisfait de ma course, d'autant que la saison commence à devenir longue avec tous mes enchainements. J'ai plutôt bien géré la chaleur et sans partir trop vite j'ai pu courir jusqu'à la fin. J'ai aussi bien apprécié retrouver Christophe et terminer avec lui les 20 derniers kilomètres. On l'oublie mais la course à pieds, surtout sur de longues distances, est un sport qui se partage.
Sans trop de surprise c'est Rachid El Morabity qui gagne l'épreuve. Sans surprise... et pourtant après quelques échanges d'après course avec lui il me dira qu'il a rarement eu aussi chaud sur une course. Il a même vomi pour la première fois en course! Derrière lui à seulement 6 minutes le Norvégien Sondre Amdahl qui fait une belle performance. Elisabeth Barnes de son coté n'a eu aucun souci à gagner sa course et 4ème au scratch seulement 9' derrière Mohamed El Morabity.
En conclusion je confirme ce que je disais l'année dernière. L'UltraMirage est une belle course, différente de ce qu'on trouve chez nous évidemment. Les bénévoles sont aux petits soins, les ravitos se sont améliorés, le parcours est celui qu'on peut attendre d'une course dans le désert: rude et long, c'est parfait. Bravo à l'organisation qui souhaite clairement développer l'événement et qui transforme l'essai. N'hésitez pas à tenter l'aventure, le budget reste d'ailleurs modéré: 350€ tout compris avec 3 nuits d'hôtel à Tozeur, les repas et transports depuis Tunis... les détails sont sur le site de l'UltraMirage.
Pour plus de sensations et de ressentis, je vous invite à regarder la vidéo que j'ai réalisée cette année, comme aussi celle de la première édition :)
Quelques photos supplémentaires de l'UltraMirage 2018
Mes camarades de course vers le 50ème km
Il faut régulièrement enlever le sable des chaussures. Beaucoup n'avaient pas prévu de guêtres.
Vers le 70ème km, une large piste en direction de la frontière algérienne qui n'est qu'à une vingtaine de kilomètres.
Le soleil en début de journée, retour au départ après la boucle de 100km.