Le test détaillé des nouvelles Salomon S/LAB Ultra de François d'Haene, à quel prix !

Une chaussure pensée pour gagner les Ultra-Trails !

Cela fait quelques années que le projet était dans les cartons. On avait déjà une idée de ce à quoi pourrait ressembler la nouvelle chaussure d'Ultra-Trail de la marque d'Annecy, tant dans la direction prise par le modèle S/LAB Pulsar que dans les photos où on voyait François d'Haene avec des prototypes aux pieds, sur la HardRock 100 par exemple. La gamme Salomon évolue de façon notable ici aussi, avec cette Salomon S/LAB Ultra au stack important, habillé évidemment de Matryx. Voici mon avis sur cette nouvelle chaussure destinée à l'Ultra-Trail : mon test des Salomon S/LAB Ultra de François d'Haene.

📷 Le test détaillé des nouvelles Salomon S/LAB Ultra de François d'Haene, à quel prix ! | Une chaussure pensée pour gagner les Ultra-Trails !

Caractéristiques Salomon S/LAB Ultra

  • Poids 290g
  • Drop 8mm
  • Talon 37mm
  • Méta 29mm
  • Prix catalogue 240€

Usage: Pour l'Ultra évidemment, ou les préparations en sorties longues. Ce sont les chaussures utilisées par François d'Haene
Points forts: Le style François d'Haene
Points faibles: Le prix rédhibitoire
Note: 3.75/5

François d'Haene serait-il en train de se reconvertir en chef de produit chez Salomon ? Alors que cela fait plus d'un an que le grand maître n'a pas couru en compétition, c'est à travers le développement d'un nouveau produit que son nom revient dans l'actualité.

La Salomon S/LAB Ultra vue de profil

Cette Salomon S/LAB Ultra, nouvelle du nom, fait parler d'elle depuis quelques jours. Non pas tant qu'il s'agisse d'un produit révolutionnaire, mais bien parce que la marque s'est associée à l'athlète pour proposer un nouveau modèle destiné à l'Ultra Trail. L'ancienne Salomon S/LAB Ultra 3 a été rafraîchie il y a quelques mois, avec l'ajout d'une tige Matryx, un peu comme s'il fallait faire patienter les fans de la marque en attente d'une S/LAB Ultra 4... qui n'est pas venue.

Salomon S/LAB Ultra, vue 3/4 avant

Le tissu plastifié entre la semelle et le Matryx avait tendance à se décoller sur la Genesis. A suivre.

Le choix est étonnant, je trouve. Communiquer sur un produit au nom de l'athlète s'est déjà fait ailleurs, comme Nike et Jordan, mais alors que même Kilian Jornet n'avait pas eu cet honneur, Salomon a fait le choix de s'appuyer sur François d'Haene pour ce nouveau produit. Je trouve que ça manque un peu de force marketing, malgré tout le respect que j'ai pour le Grand FH, pour une marque comme Salomon qui est connue pour sa puissante communication. Surtout que je vois mal un athlète élite, porte étendard des produits (comme Blanchard), courir "avec les chaussures à François". J'aurais plutôt imaginer une série limitée "FH", à côté d'une S/LAB Ultra à l'image plus neutre. Peut-être est-ce prévu.

Introduction très personnelle... passons au test

Zoom latéral / Salomon S/LAB Ultra

La prise en main

La chaussure est imposante, ça c'est clair, mais c'est aussi le cas d'une Salomon UltraGlide  2 qui offre un profil similaire. Avec 290 grammes sur ma balance, en pointure 42 2/3, elle est dans la moyenne des chaussures d'Ultra, mais peut-être un peu lourde pour un produit quand même destiné à la perf.

Du côté du stack... et bien je ne sais pas. Le site indique 37mm sous le talon, pour un drop de 8mm. Par contre, la languette de la chaussure montre 28.5mm / 20 mm ! Du coup, ba je ne sais pas. C'est à priori plutôt de l'ordre de 35-38mm si je fais confiance à mon expérience.

Les Salomon S/LAB Ultra

L'ensemble paraît rigide. Pourtant la tige, qui s'appuie sur du Matryx, comme les autres modèles de la gamme S/LAB, est fine et presque transparente par endroit (un bel exercice d'ailleurs). Ce poids, et cette impression de rigidité, c'est à la semelle intermédiaire qu'il faut l'attribuer.

Salomon indique en effet que cette dernière intègre une plaque de protection (plutôt qu'une plaque carbone comme chez la concurrence, un choix en termes de communication également) qui valorise son comportement sur les longues distances : une homogénéité en termes de stabilité/efficacité lorsque le pied fatigue (comme la chaussure, peut-être). Un peu de constance dans la durée, ou d'endurance dynamique, je ne sais pas.

Le dessus de la Salomon S/LAB Ultra, système de lacets quicklace

Le lacet est un quicklace, il ne pouvait en être autrement. Je n'en suis pas fan, mais certains aiment. On note un agencement particulier sur le dessus de la languette, avec une poche de rangement traversée par le lacet qui se range par le dessus.

Les Salomon S/LAB Ultra dans la poussière !

La coque du talon est peu rigide, si on devait la comparer à ce que propose la concurrence sur ce type de produit. On note également quelque chose de sympa, à la manière des chaussures élite route (Nike Vaporfly), quelques impressions "techniques" comme les infos de drop/stack sur le dessus de la languette, ou un emplacement pour noter son chrono/objectif. Why not, ça fait prototype :)

Premières sensations

Les Salomon S/LAB Ultra après qq centaines de km

La chaussure est fit, comme souvent chez Salomon. Certains la trouveront même trop étroite. Sans aller jusqu'à l'extrême d'une S/LAB Pulsar qui est quasiment impossible à enfiler, il faut jouer du pied, tirer sur la languette. Une fois en place, ça va, en particulier sur le haut du pied et autour de la cheville. Par contre, l'avant du pied est plus serré que dans la majorité des chaussures de trail. Il y a un petit contraste entre l'avant, et l'arrière où le talon est peu maintenu. J'aurais aimé avoir de vrais lacets et une paire d'oeillet en plus pour éventuellement rattraper cette impression d'un pied qui manque de serrage sur l'arrière. Dernier point sur la taille, cette S/LAB Ultra chausse un peu grand, prévoyez une demi pointure en moins si vous hésitez entre 2.

Je teste en parallèle les S/LAB Pulsar 2, et en comparant aussi avec les S/LAB Genesis, je m'attendais sur cette S/LAB Ultra à une semelle plus molle. Ce n'est pas qu'elle soit ferme, mais on a quelque chose de plus stable/costaud. Je trouve l'ensemble plutôt valorisant, on est bien tenu (modulo le talon).

Le test des Salomon S/LAB Ultra

Cette impression est renforcée par le col de la chaussure qui remonte assez haut sous la malléole, ce qui a pour effet d'une stabilité générale meilleure que ce que je pensais. On n'est pas sur une chaussure super-stable, mais au regard de l'épaisseur de la semelle, et de l'empreinte au sol assez étroite, la S/LAB Ultra s'en sort bien. On fera attention, il n'est pas impossible que la malléole frotte sur l'extérieur lorsque la mousse se sera affaissée (après 300-400 km).

Sur le terrain

Le test des Salomon S/LAB Ultra

La chaussure est très agréable à courir, valorisante. Ni trop molle, ni trop dure, pas trop technique. Je ne la prendrais pas sur un Ultra Trail technique, comme l'Echappée Belle dont le record est détenu par François d'Haene, mais c'est sans aucun doute une excellente chaussure pour un UTMB. Semelle ferme et calée, amorti néanmoins bien présent du fait de l'épaisseur de la semelle. Il faut cependant un bon pied pour contrôler les bascules latérales, surtout que le pied est plutôt bien maintenu : il ne va pas vriller en dévers, c'est la cheville qui prendra.

Le test des Salomon S/LAB Ultra

Concernant la présence d'une plaque intermédiaire, qui se situe entre les 2 couches de la semelle (on aperçoit une démarcation sur les chaussures, je ne sais pas si c'est là qu'elle se trouve), je n'ai pas perçu de gain particulier. Cela explique probablement la tenue générale de la chaussure, l'homogénéité dynamique (pour ne pas dire une sensation un peu rigide) de la chaussure. À vrai dire, j'ai du mal à y trouver une fonction, je connais d'autres chaussures qui n'en sont pas équipées et qui offrent un comportement similaire du simple fait d'une épaisse semelle. Alors en effet, je n'ai pas couru 10h avec, comme en parle la marque dans la fiche technique, mais je ne crois pas que cela change grand-chose quant à la subjectivité du ressenti : En gros, je trouve la chaussure très adaptée aux longues distances, un peu comme une UltraGlide 2 finalement.

Le test des Salomon S/LAB Ultra / accroche

Le souci, comme souvent chez Salomon, c'est l'efficacité de la semelle sur les terrains humides. Le dessin n'est pas original, symétrique, avec des crampons plats. C'est bien sur la pierre sèche, mais pas optimal sur la terre. On pourrait aussi s'attendre à un meilleur contact sur les dalles humides avec ce genre de crampons, mais ce n'est pas le cas.

Pour conclure, et c'est sans doute le véritable point bloquant, c'est le prix. Alors même que ce sont, de mon propre avis, de très bonnes chaussures, il arrive un moment où cela ne suffit pas. Vendues à 240€, elles sont beaucoup trop chères. Je dis surtout cela en comparaison avec la concurrence, qui propose des chaussures tout aussi efficaces, ou du moins "pertinentes" sur les longues distances. Je pense par exemple à la Hoka Mafate Speed 4, et même à la Salomon Ultra Glide 2 qui est vendue 90€ moins chère par la marque. En l'état, pour avoir eu les 2 chaussures en main, j'aurais objectivement du mal à recommander cette S/LAB Ultra face à une UltraGlide 2, sauf si le budget vous est secondaire et que vous voulez vous faire plaisir avec la version commerciale du prototype de François d'Haene.

P.S. : Je relis également la description de la chaussure sur le site Salomon. La S/LAB a été conçue pour courir les Ultra, avec une affirmation étonnante : "c'est la première chaussure à rester performante après 10 à 15 heures de course". C'est surprenant de le lire, et tout à l'honneur de la marque de reconnaître à demi-mot que la S/LAB Genesis perd de son efficacité après 10h de course, alors que c'est également son objectif principal. Étonnant, en effet.

Pour terminer, n'hésitez pas à consulter le comparateur rundeals.fr, un service Journal du Trail, qui liste plein d'avis sur le matériel de trail et de course à pied, mais aussi les promos sur les Salomon S/LAB Ultra (entre autres).
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