Le test des Salomon S/LAB Pulsar 4 : révolution totale !

Retour sur les anciennes générations

La Salomon S/LAB Pulsar 4

J’ai eu la chance de conserver toutes les versions précédentes, soignées et presque intactes, car je ne dépasse jamais 20-30 km en test (non, je ne fais pas 200km avec toutes les chaussures qui passent entre mes mains). La S/LAB Pulsar première du nom était quasi révolutionnaire : hyper fine, ultra légère, avec un chausson très marqué... Tellement marqué que j’avais du mal à y rentrer le pied. Il fallait tirer fort, au point d'avoir peur de déchirer la chaussure. Résultat, une Ferrari sur le papier, mais un usage réservé aux coureurs avec du pied, comme on dit, tant le maintien à l'arrière était minimal, risquant la torsion de cheville.

Salomon S/LAB Pulsar 2 ci-dessus, Salomon S/LAB Pulsar 3 ci-dessous

La S/LAB Pulsar 2 avait commencé à corriger le tir, élargissant un peu l’arrière, avec l’empeigne Matryx apportant durabilité et structure. J’avais trouvé ça déjà excellent, surtout pour des formats courts, où la précision et la légèreté primaient. La S/LAB Pulsar 3 a continué sur cette lancée, poids plume à 200 grammes, fit parfait, ultra dynamique, idéale pour maratrails, KV ou formats explosifs.

S/LAB Pulsar 4, avec un talon au design très travaillé

Découverte de la Pulsar 4

Et là, surprise totale avec cette S/LA Pulsar 4. Poids mesuré à 250 g, soit 50 g de plus que la version précédente ! Au déballage, on a presque l’impression de découvrir une autre chaussure. Si je n'avais pas vu le logo S/LAB Pulsar, j’aurais pensé à la S/LAB Genesis 2. Pourquoi ce virage ? Sans doute pour élargir le public, ou répondre aux retours des athlètes qui trouvaient les versions précédentes trop radicales. Je ne sais pas à vrai dire. Ou bien Salomon travaille sur une nouvelle chaussure élite qui déplacerait la Pulsar dans la gamme.

L’empeigne est toujours en Matryx, mais la tige est beaucoup plus structurée. Exit le chausson stretch difficile à enfiler : place à une languette classique, avec des rappels latéraux pour le maintien. Autre changement majeur : l’intégration de deux mousses. On retrouve l'Energy Foam (EVA supercritique) en blanc pour la base, et l’Energy Foam+ (type PEBA) en rouge, plus moelleuse et dynamique, notamment à l’avant. Pas de plaque carbone, mais un subtil combo moelleux/stabilité qui rappelle un peu la SLAB Ultra Glide, autre modèle emblématique chez Salomon.

Sur le terrain

À l’enfilage, la Pulsar 4 change la donne par rapport aux premières générations. Déjà, même si le système Quicklace est toujours présent, ce système de laçage rapide propre à Salomon, on peut enfin ouvrir correctement le chausson pour glisser le pied. Sur les versions 1 et 2, c’était presque mission impossible : le chausson type "chaussette stretch" demandait de tirer comme un forcené, avec la peur de l’abîmer, le déchirer, à chaque tentative. Ici, on retrouve un laçage plus classique (une vrai languette, exit le chausson), avec des petits rappels latéraux et une languette distincte, qui permettent de chausser normalement. Résultat : plus de stress au moment d’enfiler, même si ça reste un fit proche du pied.

Première sensation debout : on est bien maintenu. C’est fit, c’est-à-dire ajusté, sans être compressif. À l’avant, les orteils ont de l’espace. Je le note, car c’est toujours un point critique pour ceux qui ont le pied large. Il faudra voir sur une sortie longue, mais au premier abord, on n’est ni trop serré ni trop flottant. Quant à la petite poche pour ranger le lacet Quicklace, elle a été repensée : avant, il fallait glisser le quicklace par dessous, maintenant c’est accessible par le dessus, plus simple, plus pratique.

Dès les premières foulées sur sentier, je sens immédiatement que le pied est bien calé. Le maintien latéral est efficace, et même en sollicitant volontairement le pied (je force un peu pour tester), ça tient. Je remarque juste un petit point d’interrogation au niveau de la malléole : le laçage, s’il n’est pas parfaitement ajusté, pourrait créer un léger flottement. Mais rien d’inquiétant à ce stade.

Sur terrain varié, herbe, pierre, chemin sec, la S/LAB Pulsar 4 montre son caractère joueur. C’est précis, je peux poser le pied sans réfléchir, même quand je ne vois pas parfaitement le relief (toujours tendu lorsque l'herbe est haute). C’est aussi dynamique. L'amorti est présent, mais il ne casse pas la réactivité. Attention, quand je parle d’amorti, ce n’est pas du moelleux façon Ultra Glide 3. On est sur une sensation beaucoup plus ferme, mais ça reste très confortable.

En descente, le combo fit/amorti et précision fait merveille. Les crampons larges collent bien sur la pierre, et même si je n’ai pas pu tester en terrain gras (les conditions sont sèches depuis quelques semaines ici en Savoie), l’espacement des crampons laisse penser qu’on pourrait s’en sortir sans problème sur terrain humide. En relance à plat, et en montée, le dynamisme est au rendez-vous. Clairement, on sent le bénéfice de la mousse Energy Foam+ à l’avant : le pied rebondit un peu plus, sans avoir besoin d’une plaque carbone pour stabiliser. Je pense que c'est également lié à la mousse EVA qui joue le rôle de structurer l'ensemble.

Je note aussi que, même en cherchant les limites en jouant sur la vitesse, la chaussure reste tolérante. Je ne ressens ni trop d'écrasement à l’attaque du sol, ni flottement au talon. Et pour ceux qui aiment régler très finement leur laçage, oui, on reste limité par le Quicklace, qui ne permet pas d'ajuster au mieux au dessus du coup de pied et en terme de maintien. Mais dans l’ensemble, ça fonctionne bien et ça devrait convenir à la majorité des pieds.

Conclusion

On est face à une Pulsar beaucoup plus tolérante, plus polyvalente, moins élitiste que ses grandes sœurs. Certes, elle reste à 200 €, et c’est son principal point faible, mais on sent que Salomon a travaillé pour répondre à un public plus large, sans renier l’ADN performance. Je ne l'ai pas encore testée en conditions grasses (merci la météo estivale), mais les crampons larges et bien dessinés laissent espérer un bon compromis grip/dégagement, y compris sur pierre humide.
Bravo à l’équipe produit. Autant j’étais critique sur les premières générations  (V1 et V2 trop minimalistes pour moi) autant cette S/LAB Pulsar 4 me réconcilie avec la gamme.
Je me pose d'ailleurs une question. La S/LAB Pulsar devient plus polyvalente, là où elle était vraiment racée jusqu'à la V3. Est-ce l'annonce d'un nouveau modèle dans la gamme S/LAB  Est-ce que ça présage d'une version plus radicale à venir, pour les purs élites ? Peut-être, mais en l’état, la S/LAB Pulsar 4 une réussite.