Le test des Hoka Rocket X2, enfin une véritable chaussure élite Hoka !

J'avais eu la chance de tester la toute première version de la Rocket X. Hoka a été une des premières marques de running à prendre le pas de Nike, sur le sujet des chaussures à plaque carbone. On se souvient de la Carbon Rocket, pas encore une excellente chaussure, mais Hoka avait eu le cran de l'innovation.

La première version de la Rocket X

Voici donc la Rocket X2, cette chaussure qui a été annoncée il y a quelques mois à l'occasion de The Running Event qui a lieu chaque année à Denver. J'en ai parlé dans ma présentation des nouveautés Hoka 2023. C'est une très bonne nouvelle pour les fans de la marque, la 1ère version peinait en effet à séduire les très forts coureurs.

La Rocket X 2, prise en photo par mes soins dans le bureau ! Stack de 36 mm, drop de 5 mm.

La chaussure a totalement changé, et ressemble beaucoup plus à ce qui existe sur le marché. Une semelle en mousse super-critique (le principe : on injecte un gaz sous haute pression/température dans la mousse, ce qui lui donne en effet polystyrène bondissant), un poids encore plus faible, une plaque carbone visible sous la chaussure.

Ses caractéristiques

• Un poids annoncé à 236g en 44 (pas simple de comparer car la pointure de référence est souvent 42.5). On peut s'attendre à un équivalent 215g.
• Le drop est de 5mm, classique.
• Stack de 36mm, assez proche de ce proposait la Rocket x V1 (35mm).
• Une mousse en PEBA.
• Une cambrure bien marquée, plus en tout cas que sur la Rocket X V1.
• Le prix : 250€. Ba oui...J'attends d'en savoir un peu plus, peut-être de la tester pour mettre à jour et détaillé cet article. Sur le papier, cette Hoka Rocket X 2 semble bien faire passer un cap à la marque sur le segment des chaussures très performantes à plaque carbone.

Description visuelle

Avant d'entrer dans le vif du sujet et le test terrain, je  vais commencer par une présentation visuelle de la chaussure. Le coloris est discutable, le jaune et le bleu/vert turquoise pourra ne pas plaire. Moi, j'aime assez., et on reste dans l'ensemble dans les codes visuels de la marque : des courbes, de la rondeur, et bien entendu une semelle oversize. L'oversize, c'est la signature de la marque Hoka depuis ces débuts, mais c'est aussi la particularité de toutes les chaussures à plaque carbone du marché.

La tige est très légère, évidemment. Ci-dessus une photo que j'ai prise en contre jour montre bien la chose. A quelques endroits, des renforts à minima, comme sur la pointe du pied. On remarque aussi, sur les flancs, un peu plus de structure pour tendre la tige lorsqu'on lace la chaussure. L'ensemble reste minimal, évidemment.

A l'arrière, le talon est très peu rigide. Il est en fait aussi souple que sur des charentaise, au point qu'on peut le plier complètement. On verra que la sensations est étrange lorsqu'on enfile la chaussure. Sur l'avant, la languette descend assez bas, ce qui devrait offrir plus de latitude quant au laçage et la possibilité d'adapter au mieux selon le pied du coureur.

Sous la chaussure, sans doute pour voir de quoi il s'agit, la plaque carbone est bien visible. Comme s'il fallait prouver que la lame magique était bien présente, à défaut d'en ressentir l'efficacité : je vous rassure, on sent bien, dès les premières foulées, que ce n'est pas une chaussure de running comme les autres.

La semelle extérieure est plutôt protectrice, à l'inverse de certains modèles concurrents qui sont sans doute allés un peu loin dans le minimalisme (NB SuperComp Elite 3 par ex) et les inserts en caoutchouc on été assez bien positionnés en contacts avec le sol lors de la course. Eventuellement, le dessous du talon n'est pas des mieux protégé. Le reste de la mousse en PEBA souffrira peut-être si vous vous aventurez en dehors du bitume.

Premières sensations

La chaussure n'est pas des plus simples à enfiler (en comparaison avec la adidas Adios Pro 3, ou la Saucony Endorphin Elite que je teste en parallèle). Les oeillets empêchent nettement les lacets de glisser, c'est excellent pour la course, mais pas l'idéal lorsqu'il faut mettre les chaussures, d'autant plus que le fit est assez prononcé. Un détail dirais-je.

Sous la chaussure, les renforts en caoutchouc sont assez présent comparativement à d'autres modèles concurrents.

La chaussure est assez stable, malgré la mousse très molle typique de ce genre de chaussures et surtout des chaussures à plaque carbone. C'est le combo qui veut ça. Pourtant, je lui trouve un bon maintien, le pied ne bouge pas. Par contre, le talon est raté. Très souple, il génère une drôle de sensation d'écrasement, de déformation de la fine couche de TPU qui recouvre l'arrière de la chaussure (cf la photo ci-dessous). Cela ne me pose pas de problème pendant la course, mais à l'arrêt ou en marchant, c'est étrange. Un coureur qui talonne beaucoup pourrait être gêné.

Performance

Les Rocket X 2 offre un confort de course notable, et évidemment la sensation de propulsion vers l'avant propre à la mousse intermédiaire en PEBA et à la plaque en fibre de carbone. C'est accentué par le design de la semelle, fortement incurvée. La chaussure est également stable, bien maintenu (je confirme la première impression), mais surtout très efficace. Elle n'a pas à rougir face à une Adios Pro 3 ou même une Vapor Fly. Sans allez jusqu'à ce que rend la Saucony Endorphin Elite (le top selon moi) la Rocket X2 est clairement la meilleure chaussure de running Hoka jusqu'à ce jour. Si on parle de performance pure évidemment.

Conclusion

En résumé, la Rocket X 2 de Hoka n'a pas à rougir devant la concurrence. Cela pouvait être le cas de la Rocket X V1, mais la Rocket X 2 est clairement une chaussure de compétition aussi efficace que ce qu'on peut trouver ailleurs. Peut-être plus intéressant, je la trouve plus stable que d'autres modèles, ce qui pour moi est le signe d'une vraie maîtrise de la part de la marque. Une fois qu'on s'est fait à la drôle de sensation du talon qui manque de structure, je ne vois pas de points négatifs à mentionner. Juste éventuellement, même si je n'ai pas assez couru avec pour le constater, la mousse semblerait s'user assez vite selon ce que j'ai pu lire ailleurs. Dernier point, le prix évidemment, à 250€ on s'adresse aux passionnés.