Hoka, nouvelle gamme à l'Interlac

Hoka One One se lance

Je connais Hoka One One depuis un moment, mais pour cette marque la mesure du temps est relative. Premier modèle (les Mafate) en 2010, 1 millions de paires vendues en 2014, et marque déjà totalement implantée dans le milieu du trail, Hoka se lance en force sur le marché du running classique (le bitume j'entends). Cette année la marque organise aussi son premier trail, l'interlac, qui propose 3 distances sur les hauteurs des Bauges et du Revard et entre les deux lacs d'Annecy et du Bourget (InterLac quoi).

📷 Hoka, nouvelle gamme à l'Interlac | Hoka One One se lance

Devant le stand Hoka, je discute quelques moments avec Julien Chorier récemment rentré des Etats-Unis. Il parle de son expérience incroyable de la HardRock 100 qu'il considère comme "peut-être l'ultra par excellence". Engagement total, haute montagne, ambiance américaine des pionniers, territoire sauvage, totalement authentique.

La course présente 3 distances. Un 77km qui part du Lac d'Annecy, traverse les Bauges et le Revard, pour arriver au Bourget du Lac. Un 40km qui part du Revard, fait une boucle sur lui même avant de terminer sur le même parcours que le 77km. Le 17km qui part de La Féclaz (le ravito à mi-parcours du 40km) pour terminer comme les 2 autres courses. En y regardant de plus près, le 17km est plus une course de route car seule la descente, il est vrai très technique, est en sentier.

Présentation des nouveautés Hoka par Jean-Luc Diard himself, et des spécificités techniques comme le RMAT Hoka. Ici la Hoka Huaka.

J'arrive la veille de la course à l'invitation d'Hoka. Avec quelques autres journalistes et blogueurs nous avons le plaisir de rencontrer et longuement échanger avec Jean-Luc Diard, l'un des fondateurs de la marque. Je comprends assez vite mieux le succès de Hoka One One. Jean-Luc Diard était le PDG du Groupe Salomon jusqu'en 2007 et c'est bien sous sa houlette que le virage vers LE SPORT s'est amorcé. Aucun problème à priori pour créer et s'entourer d'une équipe efficace pour conquérir le Monde du Trail, ici et surtout Outremer. En effet, une des stratégies de la marque est de laisser penser, faire croire, persuader le marché américain que Hoka résonne au son de la bannière étoilée.

Un produit des plus innovants, typiquement Hoka, des chaussures de trail montantes sur base de Rapa Nui (à priori), nommées selon d'après le Tor des Géants. Les Hoka Tor Speed.

Nous avons ainsi eu le plaisir de découvrir la nouvelle gamme, des mains même du Président. La marque met clairement l'accent sur sa gamme route (Huaka, Clifton), mais j'ai aussi eu le plaisir de découvrir un modèle assez original, la Hoka Thor Speed qui reprend la base de la Rapa Nui mais avec une tige mid qui couvre les chevilles. A tester. Rappelons que la marque avait fait un premier essai de chaussures de randonnée "presque" classiques.

Venons-en à la course

Je suis inscrit pour les 40km. Comme sur les quelques courses auxquelles je participe cet été avant la CCC, mon objectif est simple : sortie longue, dénivelé, pas de blessure. Alors je dis ça, mais dans le cadre de cette invitation, Hoka nous a proposé de tester une paire de Rapa Nui 2. Je cours déjà en Hoka des Stinson Trail, mais comme mes camarades je décide de faire un essai en Rapa. En utilisant les semelles intérieures de mes Stinson marquées de mon empreinte je me dis que ça ne devrait pas être un trop gros problème de courir 40km avec des chaussures neuves (lol, #wtf).

Du gros niveau sur l'InterLac (ba ouais)

Voilà, je n'étais pas seul à courir. En plus des quelques 190 personnes au départ du 40km, nous étions quelques représentant de la presse connectée.

  • Benoit de trackandnews.fr, le mec qui termine dans le top10 sans faire gaffe.
  • Mathieu de runningfrance.fr qui testait sa GoPro en préparation de ses selfies sur la montée du Canigou
  • Mickaël de runnersworld.fr, le petit jeune qui a une technique de course bien a lui : le fractionné trotte/marche.
  • Johan de Dose de Trail, mieux connu sous le nom de Lexel, est des premiers blogueurs que j'ai suivi.
  • Laurent de Esprit Trail qui a hésité jusqu'au dernier moment à partir avec les Hoka toute neuves... et qui a eu un max d'ampoules.
  • Pierre de jogin.fr qui me fait étrangement penser à un de mes cousins
  • Philippe de Jahom qui a préféré faire la starlette devant les pompiers plutôt que de courir.

Départ

Moi comme quelques autres on décide de partir tranquillement. Mathieu, Mickael, Johann et Laurent. C'est pas le cas de Pierre et Benoit qu'on ne verra pas de la course, partis sur un rythme nettement plus élevé que le notre. Benoit nous a même totalement séchés en terminant 8ème de la course (sur 193).
Je le cite : "ba je suis parti pépère au début, du coup moi je pensais que vous étiez devant"
...

Départ 5 minutes avant l'heure prévue, genre "3,2,1,partez". On a été un peu surpris et du coût à peine eu le temps de se regrouper comme on pensait.

Les premiers kilos hyper roulants, en piste forestière qui permet de se chauffer et de creuser les écarts avant d'entrer dans les singles. Je suis avec Johann et je lui propose d'accélerer pour rejoindre Mickaël et Mathieu qu'on voit pas loin devant. Il préfère rester à son rythme alors je lui fais faux-bond pour rejoindre les 2M. On fera ainsi le début de la course à trois sur un rythme tranquille jusqu'au 15 ème kil.

Départ roulant sur les premiers kilomètres

Je découvre la région et ce plateau du Revard. Beaucoup de vaches ici et par endroit le sentier est lacéré de pistes bovines. On doit faire attention aux chevilles, surtout que j'ai la tête à faire des photos. Ce plateau est vallonné, paysage de patures et de bois alternés, et parfois en prenant un peu de hauteur on découvre les sommets et crêtes voisines.

Le petit train du début sur un sentier bien travaillé par le bétail.

Mathieu en mode je cours.

De temps en temps, ça valait le coup de s'arrêter.

La principale montée du parcours arrive vers le 12ème kilomètre, avec 400m de d+ sur environ 4km. Ca commence progressivement dans les alpages, puis on bascule en lacet dans le bois pour déboucher tout au bord du plateau et une superbe vue sur le lac du Bourget. On continue ensuite en longeant la crête jusqu'au sommet de la course. Plusieurs arrêts pour les photos évidemment.

Belle récompense après l'effort de la montée. Même s'il pleut à ce moment, la vue sur le lac du Bourget et Aix les Bains est superbe.

Johann nous rejoints à ce moment. Il a fait toute la première partie à seulement quelques dizaines de mètres derrière nous. Nous repartons ensemble lorsque je vois que Mickael préfère temporiser. Mathieu se trouve aussi intercalé derrière quelques autres coureurs, et le rythme plus tonique de Johan à ce moment fait que notre petit groupe se sépare.

Je passe cette seconde partie de course avec Johan où nous profitons d'un superbe sentier en single qui évolue sur un terrain valloné, petites descentes, relance en forêt. Passage très agréable. J'accélère, un peu sans mot, en pensant que Johann pouvait suivre mais en me retournant 2-3 fois je le confonds avec un autre coureur habillé de la même façon. Lorsque je comprends que ce n'est pas lui, c'est trop tard. On finira d'ailleurs tous en solo à partir de ce moment.

Passage très agréable sur le plateau, bien chaud des jambes et pas encore entamé entre le 15ème et le 20ème km.

Le ravito, la descente et le plat

Le ravito placé vers le 23èmekm à La Féclaz.

On aurait pu regretter qu'il n'y ait qu'un seul ravito, en tout cas qu'un seul point où trouver de l'eau sur ce 40km. Le gars avec moi sur les quelques kilomètres avant la Féclaz commençait à se plaindre. Par contre ce ravito est superbement garni et sur ce point rien à dire. Pour ma part, je ne m'attarde pas et j'enchaine sur la partie roulante qui suit. D'ailleurs elle surprend un peu et fait mal aux pattes après l'habituel "moins bien" post-ravito.

La dernière vue sur le lac avant de se lancer dans la descente.

Au bout d'environ 2km de bitume on arrive au Sire. C'est là où tout commence, l'élément le plus technique de la course, la descente de 1000m sur 5km. Je suis avec 3 autres coureurs que je rejoints au milieu du tobogan, après en avoir doublés qq'uns au début. D'abord relativement roulante, on arrive dans une succession de lacets hyper-serrés, puis après un léger redoux à mi pente un passage très pentu et glissant.

La descente assez technique de l'InterLac, que les coureurs des trois formats doivent emprunter.

On enchaine ensuite sur un faux plat descendant qui amorce le bitume qui fera mal à tout le monde sur la fin. Terminer un trail avec une dizaine de bornes de goudron n'est pas la meilleure idée qui soit, mais il faut bien soufrir un peu. Sans qu'on en parle vraiment ensemble, je m'associe avec un des gars de le descente pour la fin de course. C'est drôle mais il ressemble à Nicolas Canteloup, du coup j'imagine qu'il va me faire quelques immitations pour passer le temps. La partie où on traverse une sorte de zone industrielle est particulièrement pénible, sans parler de la longue ligne droite sur le bord de la route dans les derniers kilomètres. Mais c'est ainsi, et en y repensant c'était finalement pas si mal :)

A un moment sur le final on se fait doubler par un gars du 70, sans doute un relai, à une vitesse supersonique comme 13 ou 14km/h...

L'arrivée est jugée sur le salon du trail monté pour l'occasion. Le public est là et j'entends quelqu'un qui m'encourage sur les derniers mètres avant la ligne droite du bord du lac. C'est Pierre, qui est arrivé depuis 25 minutes déjà. Je franchis la ligne avec mon camarade de course des derniers kilomètres et on se félicite mutuellement.

Point de passage Vitesse Class Temps de course
Départ Le Revard 00:00:00
Le Refuge de la Plate12,40 km/h11100:37:38
La Féclaz (ravito)8,73 km/h7902:27:40
Mery (bas de la descente)9,21 km/h7103:17:16
Arrivée Lac10,04 km/h6304:14:10

Les photos de cet article sont aussi en partie visibles sur mon compte instagram/vgaudin.

Bilan

Parti lentement est sans doute une des meilleures choses à faire sur une course lorsqu'on n'a pas d'objectif particulier. Evidemment puisque ça permet de garder du jus pour prendre un max de plaisir dans la seconde partie de course. J'ai beaucoup aimé la zone entre la crête et la Féclaz où on a commencé à accélerer avec Johan.

De mon avis, cette première éditon de l'InterLac est réussie. Le salon du Trail sur la base nautique étonnament fourni en exposants pour une première, avec une animation du tonnerre par Ludovic Collet, le speaker officiel de l'UTMB. Le parcours est globalement peu technique et s'adresse plutôt à des coureurs qui souhaitent découvrir le trail.

Je courrais déjà en Hoka Stinson Trail, et je n'ai pas été déçu par les Rapa Nui. Moins protectrices mais plus dynamiques, assez adaptées à ce type de profil, je continue à les utiliser depuis. Je ne pense pas les prendre sur la CCC, mais c'est sans doute les chaussures les plus polyvalentes que j'ai eu l'occasion de voir.

Prochaine étape, le Trail Frison Roche dans le Beaufortain. 40km, 2700d+.

Les comptes-rendus de course de mes camarades

Un petit mot aussi pour Muryel qui découvrait le trail sur le 17km, et pour Cédric qui s'engageait sur le 77km avec Sylvain Bazin.

Sylvain Bazin qui courait le 77km, alpagué comme une star par Ludovic Collet sur le salon au Bourget.