Trail du Ventoux 72km

Xtrail première édition

Le Trail du Ventoux est la grande course de début d'année sur le format marathon. Y viennent se mesurer les meilleurs coureurs de France sur la distance, tentant de détrôner le Suisse Marc Lauenstein qui gagne pour la 4ème fois cette année (en battant son record). En 2020, l'organisateur propose un nouveau format en plus des 26km et 46km: un 72km pour près de 4000m de dénivelé positif.

📷 Trail du Ventoux 72km | Xtrail première édition

Je n'avais pas prévu de faire cette course. Pourtant cela fait longtemps que je regarde le Trail du Ventoux, cet événement qui possède désormais une belle notoriété au regard du plateau des élites qui s'y battent. En 2020 donc c'est une nouvelle distance qui est proposée, 72km reprenant peu ou prou le parcours du 46km en début et en fin de course. La nouveauté tient surtout dans l'extension en direction du village de Aurel qui permet de faire le tour complet du massif du Ventoux.

Il y a 3 semaines, la marque d'eau minérale St-Yorre, partenaire de l'événement, me proposait un dossard afin de courir ce nouveau format. Je sautais sur l'occasion de courir une première édition (c'est toujours sympa de faire partie des pionniers) après avoir refusé une invitation similaire sur l'ecotrail en début d'année. St-Yorre est assez actif dans le domaine en étant partenaire de nombreuses courses de trail, faisant valoir les qualités de son eau très minéralisée en préparation de course et en récupération après l'effort. Je n'ai pas lu d'études sur le sujet mais j'accepte volontiers le postulat. J'en suis d'ailleurs consommateur au quotidien, même si je tolère moyennement l'eau gazeuse en course.

Nous arrivons de Grenoble avec Simon Dugué le samedi après-midi pour récupérer le dossard. Nous n'avons pas vraiment prévu le logement et prévoyons de dormir, lui dans la voiture, moi dans mon sac de couchage dans l'herbe confortable d'un champ de Provence. J'arrive à dormir, lui non. Cela ne l'empêchera pas de terminer 10ème de la course.

Dans la montée près du sommet

Dans la montée près du sommet du Ventoux. Le vent souffle, mais pas trop. C'était heureux car il doit faire -10°C à ce moment.

Juste avant le sommet

Il reste quelques centaines de mètres avant le sommet qu'on voit ici.

C'était donc après une nuit courte qu'il a fallu prendre le départ à 3h45 du village de Bedoin au pied du Mont Ventoux. La montée est longue, mais pas trop pentue. Il faut quand même grimper plus de 1500m de dénivelé positif sous une belle pleine lune et une nuit étoilée. J'ai des difficultés à me mettre dans le rythme, je suis même lent et mon estomac n'est pas d'accord avec l'exercice que je demande à mes jambes. En fait je ne vais pas très bien. Ce n'est quand basculant au sommet que je commence à aller mieux et progressivement reprendre les coureurs dans la descente, cet exercice qui sied mieux à mon corps un peu lourd en ce début d'année.

Nous avons eu beaucoup de chance avec un superbe levé de soleil et une température modérée au sommet (-10°C quand même), le vent a peu soufflé. Après la bascule je cours pendant une quinzaine de kilomètres avec Benoit avec qui j'ai déjà échangé quelques pas pendant le MaxiCross il y a un mois. La descente est agréable, puis nous enchainons avec un long balcon en sous bois en direction du premier ravitaillement qui se trouve au 40ème kilomètre dans le village d'Aurel. C'est une particularité, il faut prévoir ses vivres sur cette course et je trouve cela très bien. En effet, le trail est un sport de pleine nature et il est important de savoir se gérer seul.

Le sommet du Ventoux

Le sommet du Ventoux

On attaque la descente en direction du col des tempêtes

On attaque la descente en direction du col des tempêtes. Les petits groupes isolés commencent à se former. En fin de course les écarts seront suffisamment grands pour que chacun se retrouve seul sur de longues sections. C'est quelque chose qu'on peut apprécier, c'était mon cas.

Sur la crête

Sur la crête

Le Mont Ventoux

Le ravitaillement de Aurel est copieux et agréable. L'organisateur autorisait les coureurs à y déposer un sac d'affaires la veille. Certains se changent ou s'allègent du matériel conséquent dont on s'était chargé pour passer le sommet au chaud. Je n'ai rien de cela, aussi je reste assez peu de temps et je repars en direction du retour vers Bédoin. Le parcours est assez simple, vous pouvez le consulter ici (parcours et profil du Trail du Ventoux 72km), c'est globalement une large boucle qui fait le tour du massif du Ventoux avec une partie commune à l'aller sur les crêtes. La vue au retour est tout aussi belle qu'à l'aller lorsque le soleil se levait. Nous profitons d'une vue magnifique sur la chaine des Alpes enneigée et nous pouvons apercevoir au loin le Vercors, Belledonne, les Ecrins...

A partir du 50ème kilomètre je fais binôme avec Christian que je salue ici. La fatigue aidant nous nous appuyons l'un sur l'autre, selon notre forme, pour maintenir une allure correcte sur la dernière section en balcon entrecoupée de combes de calcaire fort désagréables. En fin de course et plus bas je retrouve les bosquets de buis et de chênes verts que je n'avais pas remarqué à la montée.

Cette nouvelle course qui s'ajoute au calendrier du début d'année est une réussite. Le parcours est beau, permet de profiter du sommet mythique de Provence. La section en direction d'Aurel plus sauvage, différente permet de découvrir une partie moins fréquentée du massif et la fin du parcours assez technique en fait une course presque difficile. D'autant que la barrière horaire fixée à 14h (pour 72km et presque 4000d+) ne laisse pas passer le premier venu.

Je valide :) ! Je vous invite aussi à regarder ma vidéo du Trail du Ventoux.