Récit de course du 50k
Du 23 au 25 septembre dernier se tenait la première édition du Nice Côte d’Azur Trail by UTMB, une nouvelle course sous le label UTMB permettant donc de récupérer les fameuses Running Stones (pour pouvoir espérer aller à Chamonix fin août!)...mais aussi de découvrir la région. J’ai pu participer au format intermédiaire, le “50K”, qui s’étend en réalité sur…60kms, pour 3300m de dénivelé, et qui rallie Nice depuis Menton par les crêtes.
📷 Nice Côte d’Azur By UTMB: récit de course du 50km ! | Récit de course du 50k
Le 50K vécu de l’intérieur
Cette course marquait un retour sur le trail pour moi, mon dernier étant le Marathon du Mont-Blanc en 2019. On ne reviendra pas sur la faille spatio-temporelle ouverte en 2020 dont nous sortons tout juste, et qui a mis à mal à la fois les organisations, mais aussi la motivation de beaucoup de coureurs. Pour moi cette période était surtout synonyme d’une orientation plus routière dans ma pratique, en me lançant plus ou moins dans le triathlon, après plusieurs années dédiées au trail, depuis le très court jusqu’à l’ultra.
Sur le 100k
L’envie de retrouver les sentiers était bien là, renforcée par la découverte d’une nouvelle région, sous une météo qui promet d’être agréable: la Côte d’Azur, fin septembre…c’est soleil et 20-25°C assurés…ou pas.
Sur le 25K du dimanche
Le profil divise la course en deux parties bien distinctes : Une première partie plus escarpée, avec deux belles ascensions dont un kilomètre vertical d’entrée de jeu en quittant Menton, puis 35kms plutôt descendants, agrémentés de quelques courtes ascensions : il faudra s’économiser pour ne pas subir cette partie et pouvoir profiter du profil plus avantageux.
Le profil et le parcours du 50km Nice by UTMB
Voir le profil et les détails du parcours de 50km du Nice By UTMB.
Le récit
Côté organisation, bien que ce soit la première édition, on reste sous la houlette de l’UTMB. Il y de l’expérience, des moyens : le retrait des dossards est fluide, on nous fournit des contremarques pour les navettes reliant le départ (un train SNCF pour ce 50K, des bus pour les autres courses). Le cadeau d’inscription est sympa: un sac étanche RollTop, comme les Ortlieb que l’on voit souvent sur le dos des velotaffeurs. Vu les prévisions météo, autant dire que ce sac trouvera son utilité : La journée du samedi est annoncée pluvieuse, du matin jusqu’à la fin de journée.
En discutant avec les organisateurs, j’apprendrai que l’annulation pure et simple de la course a même été envisagée un temps, lorsque les prévisions étaient les plus pessimistes. J’imagine que l’expérience de l'organisation a permis de gérer au mieux cette mini-crise. Deux conséquences à cette météo: une légère modification du parcours autour de son point le plus haut: on coupera directement vers le col de la Madone…en empruntant 3km de route, pour éviter une partie de descente très exposée et déjà périlleuse par beau temps. Et le kit “mauvais temps” est activé, demandant donc d’emmener un peu d’équipements en plus sur soit, principalement pour la protection contre la pluie.
Une vue saisissante du sentier du littoral
La première ascension de plus de 1000m sur 5kms de course est assez violente: on est cueilli à froid, il faut gérer. En tournant la tête, on devine une vue qui pourrait être magnifique sur la baie de Menton, malheureusement bien cachée par la grisaille et la pluie.
La première descente donne le ton de ce qui nous attendra sur le reste de la course: une alternance de pierriers, et de bourbiers, compliquant certains sentiers qui auraient pu être plus roulants. Celle-ci est d’abord par le premier point d’eau après 9km, rapidement suivi par le premier vrai ravitaillement à Monti… dans une église ! C’est inattendu, mais plutôt bienvenu sous une pluie qui redoublait d’intensité à ce moment-là.
Les ravitaillements sont bien fournis : en plus des classiques eaux (plate et gazeuse), Coca, on y trouve de la boisson isotonique, et de la soupe. Niveau solide, rien ne manque : bananes, pain d’épice, chocolat, Tuc, saucisson, fromage… et des snickers! Tout le monde y trouvera son compte.
La portion de course suivante nous emmène jusqu'à St Agnès, magnifique petit village perché, que l’on rejoint après une partie de course à la base de barres rocheuses, et surtout après une première partie d’ascension de la deuxième difficulté de la journée.
Sur le 100Miles
Alors que nous devions monter jusqu’à la Cime de Baudon, pour redescendre au Col de la Madone, l’organisation a shunté une descente particulièrement périlleuse. On se dirige donc directement vers le col de la Madone… par la route bitumée ! Clairement pas la partie la plus fun de la journée, 3km de route à 7-9%, c’est usant. Mais vu les conditions du jour, difficile d’en vouloir à l’organisation.
La suite du profil parait plus simple, car plutôt descendante, mais sera rendue assez éprouvante par les nombreux pierriers et les chemins plus faciles transformés en bourbiers. Difficile de vraiment se relâcher, et les quelques petites remontées qui ponctuent cette longue descente vers la mer demandent un bel effort psychologique pour ne pas trop se laisser aller. J’aime bien ce genre de profil, sur les 2eme parties de course, très révélatrices sur la gestion de l’effort après plus de 5h de course.
En arrivant vers le dernier ravitaillement au plateau St Michel (km43), la typologie de terrain change pas mal : les chemins se font plus larges, plus roulants, mais avec toujours quelques belles descentes qui mettent à mal les cuisses. Fatalement, avec une arrivée en plein de cœur de la cité niçoise, la fin de parcours est très urbaine. La fin offre une belle plongée vers la Méditerranée, avec un passage assez remarquable sur le sentier du littoral, taillé à même la roche : ça reste un des passages marquants de ce parcours, par son originalité.
Le sentier du littoral, sous le soleil dominical
Forcément, sous la pluie du samedi, la zone d’arrivée était relativement calme, et j’avais un peu l’impression de courir au milieu de touristes totalement détachés de l’évènement à l'approche de la Promenade des Anglais. Le contraste avec la ferveur chamoniarde de fin août est saisissant.
Les différents retours de coureurs que j’ai pu avoir étaient un peu tiède, principalement à cause de la météo, et de quelques goulots d’étranglement malvenus en début de course.
Ragna Debats, qui termine 1ere du 165K
Au final, j’ai bien aimé le parcours, rendu assez technique par la quantité de pluie qui s’est abattue dans la région, avec tout de même quelques portions où l’on peut facilement dérouler. Le final plongeant vers la mer est somptueux, et en dehors de cette partie, l’organisation a pris soin de proposer des parcours totalement différents sur chacune des courses : aucun risque de redite en revenant sur un autre format l’année suivante.